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Mission d’information et de sensibilisation des sociétés Coopératives de coton sur l’acte de l’OHADA : Les protestataires de Kadiolo et de Koutiala adhèrent à la reforme et renouvellent leur confiance à Bakary Togola

A la suite d’une pétition demandant le départ de Bakary Togola de la tête de l’union nationale des sociétés coopératives des producteurs de coton (UN-SCPC), une mission nationale de l’organisation conduite par l’intéressé s’est rendue à Kadiolo et à Koutiala les 8 et 9 décembre dernier pour rencontrer les protestataires.  Cette protestation résulte de l’application de l’acte de l’OHADA auquel notre pays est signataire. Dans les localités, les différents échanges entre la délégation et ses militants à la base ont permis de trouver une solution à ce problème. A Kadiolo et à Koutiala, les protestataires ont retiré leurs pétitions et ont exprimé leur adhésion à la reforme. Ils ont renouvelé leur confiance au président de l’APCAM.

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Depuis le 15 mai 2013, toutes les coopératives sont régies par l’acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives qui a été adopté le 15 décembre 2010 à Lomé. L’application de cet acte uniforme est obligatoire par tous les Etats signataires de l’OHADA. A ce titre, il remplace toutes les lois régissant les sociétés Coopératives. A Kadiolo, première étape de cette tournée, le président de l’Union nationales des Sociétés Coopératives de producteurs de Coton du Mali, Bakary Togola et sa délégation ont rencontré les représentants des producteurs dans la salle du foyer des jeunes de la ville. A Kadiolo, ils sont 602 signataires qui ont protesté contre le renouvellement du bureau national et ont demandé le départ de Bakary Togola de la tête de l’UN-SCPC Mali à travers une lettre adressé au ministre du Développement rural.

A l’entame de cette rencontre, le préfet de Kadiolo, Lassana Sékou Camara a fait savoir à l’assistance qu’il n’a pris connaissance de ces pétitions et de la lettre qu’avec l’arrivée de la mission. Dans l’adresse aux producteurs, le préfet a dit que ce problème pouvait être résolu au niveau local avec l’implication du bureau national sans passer par le ministère.

Le président de l’UN-SCPC, Bakary Togola a affirmé qu’avec la ratification par notre pays de l’acte uniforme de l’OHADA, tous les réseaux coopératifs constitués antérieurement à l’entrée en vigueur de l’acte doivent être soumis à ces dispositions. A ce titre, le président dira que son réseau est tenu de mettre leurs statuts en harmonie avec les dispositifs de l’acte dans un délai de 2 ans à compter de mai 2013.

Dans sa mise en œuvre, poursuit le président de l’APCAM, des ateliers d’information et de sensibilisation ont été organisés du 4 au 27 août dans les régions cotonnières de Kita, Koutiala, Sikasso et Bamako pour la zone de l’office pour la haute vallée du Niger (OHVN).  »  Ces ateliers ont regroupé les représentants des producteurs de coton. Lors de ces ateliers, les participants ont été édifiés sur la nécessité de se conformer aux exigences de l’OHADA. Dans l’application des dispositifs des articles 167 et 173, la hiérarchisation des sociétés a été modifiée ainsi que certaines mesures autorisées par les lois nationales qui régissaient les sociétés coopératives. Elle a passé de 5 à 4 niveaux, c’est-à-dire que la coopérative au niveau du village, l’union au niveau du secteur, la fédération et la confédération au niveau national. Cette mesure résulte des recommandations des ateliers qui ont demandé la suppression du niveau communal. L’application de ces dispositifs a provoqué des remous dans le secteur de Kadiolo, Koutiala, Markakoungo Fana et à Kokofata Kita. Dès que j’ai appris l’existence de ces pétitions au niveau du ministère du développement rural et à la primature, j’ai informé les différents responsables qui se sont renseignés sur le sens de la pétition. Après analyse de la situation avec l’ensemble des membres du bureau, nous avons compris que l’information sur les nouvelles réformes n’a pas été comprise au niveau de la base. C’est pour cette raison que je suis là pour m’entretenir avec vous et trouver une solution à ce problème. Notre secteur est le poumon de l’économie. Il doit être épargné des querelles politiciennes. Je pense que c’est vous les producteurs qui m’avez porté à la tête de ces organisation. S’il y a problème, il n’ y a pas de barrière entre nous, vous pouvez m’interpeller. C’est le sens de ma visite. Je suis prêt à accepter tous compromis, toutes critiques qui visent à éviter à notre secteur des problèmes « , a dit Bakary Togola aux producteurs de Kadiolo et de Koutiala. Dans ces localités, le président a exprimé son regret auprès des producteurs si ces mesures ne sont pas bien expliquées. Il a affirmé que par endroit, même à Kadiolo, certaines procédures ne sont pas respectées. D’où ses excuses aux producteurs et aux protestataires.

Au terme de cette rencontre parfois houleuse, le président de l’union locale de Kadiolo Yacouba Koné a dit que le problème résulte du manque d’information.  » Maintenant que nous sommes édifiés sur le processus de renouvellement, nous retirons notre pétition. Nous réaffirmons notre engagement et notre accompagnement à Bakary Togola « , a dit le porte parole des protestataires.

Au terme de cette rencontre, le préfet de Kadiolo a salué la sagesse des protestataires et la largesse d’esprit de Bakary Togola qui a initié cette rencontre. Lassana Sékou Camara se réjouit de l’issue heureuse de cette crise.

«  Notre zone n’a pas besoin de ce problème. Nous sommes en train de nous battre pour obtenir une production de 30 000 tonnes de coton pour faciliter l’installation d’une usine d’égrenage et la construction de la route Kadiolo-Zégoua et Kadiolo PK 18 « , a conclu le préfet.

Le même exercice a été répété à Koutiala le 9 décembre par le président et la délégation qui l’accompagne. A Koutiala, contrairement à Kadiolo où les signataires ont reconnu, plusieurs personnes dont les noms figurent sur la liste affirment n’être pas au courant de cette pétition. Adama Démbélé, l’un des producteurs cité dans la pétition a affirmé qu’il n’était pas informé de ce projet. Ils sont nombreux à avoir pris la parole pour dénoncer le mensonge porté sur eux par Gaoussou Sanogo. La plupart des intervenants de Zangasso, Sinsina, Koutiala ont décrié le projet sordide de Gaoussou Sanogo. Même son de cloche chez Abdoulaye Coulibaly de Kolonto, Mamadou Daou de Niégesso. Tous ont affirmé que c’est les listes de présence à certaines réunions auxquelles ils ont assisté qui ont été utilisées jointes à la pétition.

Kalifa Koné, président des producteurs de la commune de Zangasso a même exhorté les responsables administratifs et judiciaires de prendre des sanctions contre l’intéressé.

Gaoussou Koné, l’instigateur de ces pétitions a dit  » Depuis le début de ces renouvellements, j’ai exprimé ma réserve. J’ai proposé à ce que la loi soit appliquée, les bureaux des différents démembrements soient renouvelés en appliquant les textes. Le sens de ma pétition est d’appeler à ce que les textes soient respectés. Dans ma lettre, j’ai demandé à ce que l’administration statue sur le mode de renouvellement des instances. Nos organisations sont régies par des textes « .

Ceux qui ont reconnu être l’auteur de la pétition, certains sont de la commune de Sinsina. La plupart d’entre eux ont dénoncé le manque d’information et de sensibilisation sur cette reforme.  » Nous ne sommes pas contre Bakary Togola, mais nous dénonçons le manque de communication entre la base et le sommet « , a dit Issa Coulibaly, président de l’organisation paysanne de Kaniko dans la commune de Sinsina.

Le préfet de cercle de Koutiala Sékou Coulibaly a salué la disponibilité de Bakary Togola et la délégation qui l’accompagne. Il a demandé à la population de rester uni pour sauver le secteur vital de notre économie. Il a demandé au chef des protestataires Gaoussou Sanogo de respecter la décision de la majorité et d’œuvrer à la construction d’une union solide comme au Burkina et au Bénin. Malgré l’intervention du préfet et certains notables, Gaoussou Sanogo est resté sur sa position. Par contre, trois délégués désignés par les signataires de la pétition ont affirmé qu’ils acceptent leur adhésion à l’acte de l’OHADA. «  Nous ne pouvons pas nous soustraire à la majorité. Sur les dix communes de Koutiala, nous sommes la seule à avoir exprimé notre désaccord. Les explications données par le président et l’équipe qui l’accompagne nous amènent au nom de ceux qui nous envoie exprimer notre adhésion. C’est dans l’union que nous pouvons faire bouger les montagnes « , ont déclaré Issa Coulibaly, Ousmane Koné et Bourama Dembélé.

Moussa SIDIBE, envoyé spécial

SOURCE: L’Indépendant  du   11 déc 2014.
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