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Mission de la Commission Vérité-Justice-Réconciliation (CVJR) en Colombie

Dans le cadre de l’exécution de son programme, une mission de la Commission Vérité-Justice-Réconciliation (CVJR), conduite par son Président Monsieur Ousmane Oumarou SIDIBE, s’est rendue en république de Colombie du 23 Août au 02 Septembre 2019, avec l‘appui de son partenaire GIZ à travers son programme de stabilisation de la paix au Mali.

L’Objet de cette mission était surtout de participer à la deuxième audience publique (rencontre pour la vérité) de la commission de vérité de la Colombie autour du thème traitant des disparitions forcées.

Le but de cette mission de la CVJR, était de profiter et de s’inspirer de l’expérience colombienne en matière d’organisation d’audiences publiques.

Durant une semaine, la délégation de la CVJR a participé à plusieurs réunions et a rencontré des cadres de haut niveau et acteurs impliqués dans le processus colombien de réconciliation.

La délégation a eu le privilège d’être reçue le lundi 26 Aout 2019 à Bogota, par le Bureau de la Commission vérité et l’équipe chargée de l’audience au cours d’une réunion très fructueuse d’échanges d’expériences.

La délégation malienne accompagnée de Madame Anne-Katrin Niemeier, Directrice du Projet d’Appui à la Stabilisation et à la Paix (PASP) du Programme de la   G.I.Z, s’est ensuite rendue à la ville de Pasto, où elle a assisté dans la matinée du 27 Aout, au Programme-Cadre de l’audience, en compagnie d’un panel d’experts autour de la thématique de l’audience publique, et des expériences dans la recherche des disparitions forcées. Le 28 Aout la délégation assista toujours à Pasto, à l’audience de la rencontre pour la vérité, avec les familles des victimes de disparitions forcées.

Des activités artistiques et culturelles ont ponctué l’évènement notamment la représentation de la célèbre troupe Herencia,  qui portait le message clé de  la reconnaissance des douleurs causées par les disparitions forcées,  les expositions de tableaux, de peinture et de scènes, retraçant  dans  une dizaine de stands, le conflit colombien, et exposant la culture et les valeurs de la société colombienne, ainsi que les photos des disparus.

Pour l’histoire, il faut retenir que la Commission de la Vérité de la Colombie est une institution étatique, créée dans le cadre de l’accord signé entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Sa mission consiste à chercher « la » vérité sur le conflit, à partir des témoignages des victimes, d’établir et de faire reconnaître les responsabilités individuelles ou institutionnelles dans les souffrances infligées aux victimes. Le but est d’aboutir, au bout de trois ans, à une compréhension complète du conflit. La Commission de la Vérité est autonome, etne dépend pas du gouvernement.  Son objectif principal consiste à générer un mouvement qui puisse unir au lieu de diviser, qui puisse enthousiasmer les Colombiens à reconstruire leur pays après tant de décennies de violence et de destruction. Il faut reconnaitre qu’il existe en Colombie une société civile très forte et des organisations et associations de victimes bien organisées et structurées.

Le mandat de la Commission se résume en 3 grands défis éthiques :

  • La clarification de la vérité sur le conflit armé colombien.  la Commission doit faire

toute la lumière sur le conflit armé,et rendre leur dignité de citoyens aux victimes.

2) La reconnaissance des victimes et des violations de leurs droits, et la reconnaissance volontaire des responsabilités individuelles et collectives dans les cas de disparitions forcées.

3) La promotion du vivre-ensemble et des recommandations pour que le conflit armé ne se répète pas.  La commission réserve une attention particulière aux peuples indigènes et afro, et les questions liées au Genre. Elle s’intéresse aussi à l’aspect psychosocial des victimes et aux facteurs culturels.

Les activités de la Commission colombienne couvrent aussi les aspects sécuritaires.  En Colombie il existe toujours des groupes armés qui persistent, notamment les dissidents des FARC, la ELN, les groupes du narco trafic de la côte atlantique, les groupes des anciennes guérillas etc.

En termes de suivi psychosocial, la commission colombienne n’assure pas un travail de suivi psychosocial ; mais elle le recommande à une institution étatique.

Elle travaille également au renforcement de capacités des femmes, jeunes et enfants à revendiquer leurs droits, et participe au plaidoyer pour le respect des droits des femmes au niveau national et international.

A l’issu de cette importante mission riche  en enseignements, le Président de la Commission Vérité Justice et réconciliation, Monsieur Ousmane Oumarou Sidibé, dans un discours plein de reconnaissance, a adressé ses vifs et chaleureux remerciements à la commission-sœur de Colombie, pour l’accueil chaleureux et l’attention particulière réservée à la délégation malienne.  Il remercia également la coopération allemande, à travers le programme de la GIZ et tout particulièrement madame Anne-Katrin Niemeier   qui a organisé, cette mission, et élaboré son programme.   Grace à cette bienheureuse initiative, la CVJR a pu tirer le meilleur profit de cette riche mission, afin de parfaire l’organisation de ses prochaines audiences publiques dont la première séance est prévue en début Décembre de cette année 2019.

 

Mohamed Ould Sidi Mohamed

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