Dans le cadre du suivi des recommandations du Sommet de La Valette sur l’immigration irrégulière en Europe, le ministre des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas, Bert KOENDERS, est en visite officielle, depuis hier jeudi, dans notre pays. Une visite qu’il effectue au nom de la présidence du Conseil de l’UE (Union européenne) et à la demande de la Haute représentante de l’UE, Mme Frederica MOGHERINI.
Après la visite de notre pays les (14, 15 et 16 avril), Bert KOENDERS se rendra ensuite au Ghana et en Côte d’Ivoire pour s’entretenir, au nom de l’Union européenne, de la concrétisation des engagements pris lors du sommet de La Valette sur la migration. En fin 2015, l’Union européenne et plusieurs États membres de la l’Union africaine se sont entendus sur la manière d’enrayer la migration irrégulière et les tragédies qu’elle engendre en Méditerranée.
Au menu des entretiens avec les responsables des pays concernés : la lutte contre les passeurs, le trafic des passeports et la traite des êtres humains, l’amélioration des documents d’identité et de l’enregistrement, le renforcement de la surveillance des frontières par les pays africains, la protection des migrants et des demandeurs d’asile et une coopération plus étroite en matière de retour et de réintégration.
L’étape malienne de cette tournée a été marquée par une visite de travail dans les locaux de la Direction générale de la police des frontières. À travers cette visite, Bert KOENDERS était venu s’enquérir des nouvelles procédures d’acquisition du passeport biométrique mis en vigueur, dans notre pays, depuis le début de ce mois d’avril 2016.
À l’issue de cette visite, le ministre s’est dit impressionné par les nouvelles mesures préconisées par les autorités de notre pays pour l’acquisition de ce document.
« Ici, il y a un contrôle très précis de l’identité, avec l’emprunte des 10 doigts sur le papier, la carte NINA, et même, si nécessaire des certificats médicaux », a-t-il apprécié. Le passeport biométrique permet, selon lui, de lutter efficacement contre la falsification des documents de voyage.
« Ça peut nous aider dans la gestion des flux migratoires, voire ce qui est légal et ce qui est illégal », a déclaré M. KOENDERS. Aussi, a-t-il beaucoup apprécié le fait que les demandeurs de passeport doivent payer les frais directement à la banque.
Par ailleurs, le ministre rencontrera également les dirigeants de la MINUSMA ainsi que les militaires et civils néerlandais participant à cette opération de maintien de la paix au Mali.
Selon M. Koenders, la majorité des migrants qui arrivent en Europe via la Libye proviennent d’Afrique de l’Ouest : Ghanéens, Maliens et Ivoiriens étant les plus nombreux. Ils partent en masse de ces pays vers l’Europe, souvent au mépris du danger. C’est pourquoi il est grand temps de prendre, avec les gouvernements concernés, des engagements sur la maîtrise de ces flux migratoires. L’Afrique de l’Ouest nous paraît loin de chez nous, mais en fait, elle est plus proche que nous le pensons ».
Fonds fiduciaire de l’UE Les pays africains et de l’Union européenne considèrent la problématique migratoire comme une responsabilité commune et partagée. Le nouveau fonds fiduciaire de l’UE, spécialement créé pour les projets de développement économique et d’emploi, joue un rôle capital à cette fin. À la demande des Pays-Bas, l’accent est mis plus particulièrement sur les projets s’adressant aux jeunes afin de leur donner des perspectives d’avenir dans leur pays. Outre le fonds fiduciaire de l’UE, les États membres fournissent une aide bilatérale.
Au retour de sa visite, Bert KOENDERS se rendra le 18 avril au Luxembourg pour faire part des résultats de sa mission à ses collègues européens au sein du Conseil Affaires étrangères.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin