Les responsables de l’Association Songhoï Ganda Borey International (ASGI) ont animé une conférence de presse le lundi 8 mai dernier au Palais de la Culture sur le thème : « contribution de l’ASGI à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger ». Aussi, ils ont dénoncé les mesures tendant à favoriser la communauté arabo-touareg par rapport aux sédentaires dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord au Nord du Mali.
A l’entame de ses propos, le président de l’ASGI Aboubacrine Abdoulaye Maïga, accompagné par les autres membres de l’association, a plongé les journalistes dans l’histoire. Selon lui, à partir du 8ème siècle, des Etats mal organisés existaient dans la bouche du Niger. Et ils sont tombés sous la tutelle de Mansa Moussa en 1325. Avec les difficultés dit-il, au 15ème siècle, le peuple songhaï se libère et fonde un puissant empire sous la conduite de Sonni Ali Ber. Pour lui, il fut le troisième grand empire après celui du Ghana et du Mali de 1464 à 1591 où se succédèrent deux dynasties. Celle de Sonni Ali Ber et d’Askia Mohamed.
Le président Aboubacrine Abdoulaye Maïga dira que l’ASGI s’est donnée pour vocation d’être le porte-voix de tous les sédentaires et alliés meurtris par plus d’une décennie de rebellions cycliques fondées sur la partition du pays. A en croire M. Maïga, cette population est déjà confrontée au chômage, à la pauvreté et aux maladies. C’est pourquoi, il a promis que l’ASGI occupera l’espace médiatique national et international sur tous les sujets brulants notamment sécuritaires du Mali en général et de sa partie septentrionale en particulier.
Aboubacrine Abdoulaye Maïga a souligné que l’ASGI œuvrera aussi pour une paix durable au Mali et pour préserver l’unité et l’intégrité territoriale du pays. Cependant ajoute-t-il, l’ASGI se donne le droit de dénoncer certaines dispositions de l’accord dont la mise en œuvre contribuera à la partition du pays. L’association par la voix de son président a dénoncé avec force toute officialisation administrative et politique de la dénomination ‘’AZAWAD’’ à travers la conférence d’entente nationale. Aussi, le président de l’ASGI a dénoncé « une machination de la démocratie qui consiste à donner le monopole du pouvoir politique, militaire et économique à la minorité Arabo-Touareg au détriment de la majorité sédentaire ». Pour lui, cela constitue une violation flagrante de la constitution et ne contribuera nullement à la recherche de la paix. Mieux dit-il, la création des régions de Ménaka et de Taoudéni crée un déséquilibre dans le partage du pouvoir entre les populations sédentaires et arabo-touareg. Et cela aussi est une violation du chapitre 3 et de l’article 6 de l’accord.
Enfin, Aboubacrine Abdoulaye Maïga a déclaré que l’ASGI souhaite vivement la paix, l’unité et la réconciliation nationale. Mais demande fortement au gouvernement de respecter le principe d’inclusion de toutes les composantes de la nation dans la mise en œuvre de l’accord tel que cela a été prévu.
Adiarra Coulibaly (stagiaire)
Tjikan