Veiller à la prise en compte du Genre et des priorités des femmes dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Telle est l’ambition de la Plateforme des femmes leaders, qui a organisé, avec l’appui d’ONUFEMMES, un grand rassemblement, avec près de 300 femmes venues de toutes les régions du pays, pour identifier, de façon participative, leurs priorités et les activités stratégiques qu’elles s’engagent à mener à ces fins.
Assurer le renforcement de la participation des femmes, en tant qu’actrices et bénéficiaires du processus de paix, par l’intégration de leurs priorités dans la phase de mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali, c’est l’objectif du document qui a été présenté à la presse le 27 juillet dernier.
Fruit de deux jours d’intenses réflexions, les 15 et 16 juin 2015, il comprend une Déclaration à l’endroit du Chef de l’Etat, qui lui a été remise solennellement en début de semaines, et une autre en direction des partenaires du Mali, des décideurs et institutions et des organisations de la société civile.
«Considérant qu’une paix durable ne peut se construire au Mali sans l’implication et la participation effectives des femmes à tout le processus, à tous les niveaux,
— Engagées à contribuer à la stabilisation, la reconstruction nationale et la consolidation de la paix dans notre pays, par la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, signé à Bamako le 15 mai 2015,
– Considérant les conventions et Accords internationaux et régionaux signés et ratifiés par le Mali, ainsi que les différents textes réglementaires et législatifs nationaux, notamment la Constitution de la République du Mali (1992)», les femmes du Mali demandent solennellement au Président de la République:
« – Une plus forte participation des femmes et le respect de la parité dans toutes les instances de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, signé à Bamako le 15 mai 2015, notamment le Comité de Suivi de la mise en œuvre de l’Accord, le Conseil National de Réconciliation, la Commission Nationale Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR), les Commissions techniques, les Commissions consultatives, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), les services de Justice transitionnelle et leurs démembrements,
– Que la Présidence des instances de mise en œuvre de l’Accord de paix soit attribuée de manière paritaire, et
– Que les besoins des femmes soient spécifiquement pris en compte, avec l’allocation par l’Etat de 10% des bénéfices de l’exploitation des Ressources Naturelles, notamment Minières, aux Projets et Programmes dédiés à leur autonomisation».
S’agissant des institutions, la Déclaration mentionne, entre autres points forts, «la mise en place de la Commission Justice, Vérité et Réconciliation sur toute l’étendue du territoire: région, cercle, commune, village, hameau, avec au moins 50% de femmes comme membres et une forte implication des victimes» et «la mise en place de Centres d’écoute et d’accompagnement pour l’accès de toutes victimes à la justice, plus spécifiquement les femmes et les jeunes».
Nous vous proposerons l’intégralité de ces deux textes dans une prochaine parution.
Ramata Diaouré
source : 22septembre