Une procédure dont l’Afrique devrait tirer de grandes leçons. Soulagement, ce seul mot qui résume le sentiment de la grande majorité des africains sur le continent à l’annonce de la mise en garde à vue de Nicolas Sarkozy, ancien chef d’Etat français de 2007 à 2012.
Selon les médias français qui ont révélé l’information, Sarkozy est accusé d’avoir bénéficié entre novembre 2006 et début 2007 des financements libyens provenant du guide Mouammar Kadhafi. L’affaire ressemble à un scénario de film d’horreur. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur sollicite et obtient du guide libyen des financements occultes pour financer sa campagne électorale pour la présidentielle de 2007. Lorsqu’il a été élu, il eut la « géniale idée », d’après ses détracteurs, de liquider son créancier pour se soustraire au paiement de la dette consentie.
Ainsi, courant 2010, Sarkozy a été la cheville ouvrière de la mobilisation de la communauté internationale pour faire la guerre à Kadhafi . C’est grâce à sa diplomatie personnelle et celle de son pays qu’une résolution a été votée par l’Onu pour la surveillance aérienne de la Libye. Cette résolution a été rapidement travestie pour servir de caution à une guerre qui a conduit à l’exécution du guide libyen. Depuis la mort de Mouammar Kadhafi , ni la libye, ni le sahel n’ont retrouvé leurs quiétudes d’antan. Tout se passe comme si l’ex-président libyen jouait de façon sage le rôle de gardien sur son pays et toute la région Nord-Africaine. Depuis sa mort, son pays la Libye s’est désintégrée avec la multiplication des factions armées qui dirigent chacune une partie du territoire.
Cette situation a favorisé l’invasion du sahel par les groupes djihadistes qui ont bénéficié de la porosité des frontières des pays et du grand arsenal militaire du feu guide, qu’ils se sont procurés par divers trafics.
Leçon aux dirigeants africains
Même si pour le moment ce n’est pas pour avoir contribué à la liquidation de l’ex-guide libyen que Sarkozy est mis en examen et gardé à vue, on est en droit de se réjouir du travail de la justice française. L’argent n’a pas d’odeur dit-on, mais l’argent du « dictateur libyen » ne peut servir à faire élire un président de la ‘’grande France’’. L’Oclciff tout en défendant l’image d’un pays de droits et de grande culture démocratique, il n’entend pas laisser impunie la faute commise par un homme politique qui sollicite des fonds occultes d’un dictateur. L’Oclciff rend ainsi une certaine justice à une Afrique plongée dans la guerre et appauvrie par les différents conflits terroristes qui essaiment le Sahel. C’est également une leçon à tous ces dirigeants du continent qui pillent les ressources de leur pays, tuent, massacrent, se vengent sans pudeur sur leurs opposants politiques. La France leur donne l’exemple qu’un chef d’Etat doit répondre de ses actes au pouvoir, surtout après avoir quitté les affaires. A bon entendeur…