La Convention Internationale relative aux Droits de l’enfant (CDE) de 1989 définit d’une manière simple le terme « enfant » comme tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable. C’est dans cette optique que les textes juridiques proclament la protection de l’enfant. Selon la déclaration de Genève, « L’humanité doit donner à l’Enfant ce qu’elle a de meilleur ».
En effet, la reconnaissance des droits de l’enfant s’est faite au lendemain de la 1ère guerre mondiale, avec l’adoption de la Déclaration de Genève, en 1924. Ce processus de reconnaissance des droits de l’Enfant a continué sous l’élan de l’ONU, avec l’adoption de la Déclaration des droits de l’Enfant en 1959. Cette reconnaissance de l’intérêt de l’enfant et de ses droits s’est concrétisée le 20 novembre 1989 avec l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant qui est le premier texte international juridiquement contraignant consacrant l’ensemble des droits fondamentaux de l’enfant.
Ils sont constitués de garanties fondamentales et de droits humains essentiels tels que : le droit à la vie, le principe de non-discrimination, le droit à la dignité à travers la protection de l’intégrité physique et mentale, le droit à l’éducation, le droit à un niveau de vie décent, le droit de jouir du meilleur état de santé susceptible d’être atteint, le droit des enfants handicapés et le droit des enfants issus de minorités ou des groupes autochtones etc.
Ainsi droits de l’enfant sont des droits humains particulièrement adaptés aux enfants, car ils tiennent compte de sa fragilité, de ses spécificités et des besoins propres à son âge. Ils tiennent compte de la nécessité de développement de l’enfant. Ils ont donc le droit de vivre et de se développer convenablement tant physiquement qu’intellectuellement.
Au Mali, où la moitié de la population a moins de 18 ans, les droits de l’enfant sont une priorité politique. Ainsi, la constitution adoptée en 1992 proclame dans son préambule la détermination du peuple malien « à défendre les droits de la femme et l’enfant ». Le Mali a coprésidé le Sommet mondial sur les enfants en 1990 et a été l’un des premiers pays à avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant. Il a également ratifié les principaux instruments internationaux comme ceux de l’Organisation internationale du travail.
Cependant, les politiques publiques menées pour la protection et la promotion des droits de l’enfant se heurtent à de nombreux obstacles : pauvreté, analphabétisme, persistance de pratiques coutumières, manque de moyens de l’État et des collectivités territoriales. Malgré les différents programmes mis en œuvre et l’investissement de la société civile et des organisations non gouvernementales maliennes ou étrangères, la situation des enfants reste difficile dans plusieurs domaines : accès à la santé, éducation ou encore travail des enfants.
D’après une étude de 2009 de l’Unicef et du Ministère malien de l’Économie et des Finances, plus de 4,3 millions d’enfants de moins de 15 ans sont affectés de privation sévère. Un enfant sur deux est touché par la pauvreté monétaire. La sévérité des privations concerne principalement le logement (8 enfants touchés sur 10) et l’éducation (6 enfants touchés sur 10). Des inégalités géographiques sont très fortes. Ainsi, dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal où 8 à 9 enfants sur 10 sont affectés par la sévérité de privation et 5 à 7 enfants sur 10 par la privation absolue
Des avancées remarquables ont été faites par rapport aux droits de l’enfant au Mali, toutefois beaucoup restent à faire pour qu’ils puissent bénéficier des services d’aide et de soutien dont ils ont besoin et être protégés contre les exploitations.
AFANOU KADIA DOUMBIA, stagiaire