A peine connue la composition de la commission dialogue et réconciliation est déjà fortement décriée par le collectif des ressortissants du nord (COREN) et par l’association TEMEDT regroupant les tamasheq noirs du Mali. A la faveur de la quatrième réunion du groupe de soutien et de suivi sur la crise malienne, le président par intérim a voulu recadrer les uns et les autres en déclarant que la rigueur a prévalu dans la désignation des membres de la Commission dialogue et réconciliation.
Le président par intérim qui s’est félicité de la mise en place de cette commission a levé toute équivoque quant au choix des hommes et femmes qui la composent. « Ses membres ont été choisis sur la base de critères rigoureux pour que les différentes sensibilités y soient représentées ou qu’elles s’y reconnaissent. Pendant deux ans, elle mettra en lien tous les segments de notre pays et avec pour mission de réconcilier les cœurs et les esprits » a déclaré Dioncounda Traoré. Le COREN, vivement remonté contre ce nouvel organe soulignera que les critères qui ont prévalu à la nomination des membres de la Commission Dialogue et Réconciliation portent en eux les germes de l’arbitraire, de la discrimination, du manque d’objectivité et d’une grave complaisance.
Ce qui est d’ailleurs surprenant surtout venant du collectif des ressortissants du nord. Pour preuve, il nous est revenu que l’association avait envoyé une liste de quatre personnes pour la représenter au sein de la commission. Il s’agit de l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, de Malick Alhousseiny, de Mety ag-Mohamed Rissa et d’une autre forte personnalité de l’association. Le COREN qui s’attendait à voir cette liste validée dans son intégralité en a pris pour ses grades. Puisque ne sera retenu que Mohamed Ag Rissa, l’officier touareg à la retraite. Dans la configuration de la commission, un sudiste occupe le poste de président en la personne de MOHAMED Salia Sokona. Sa première-vice présidente est Mme Oumou Touré originaire du nord et représentant valablement la gente féminine. Mety Ag Mohamed Rissa ferme la marche en sa qualité de deuxième vice-président. Il est touareg et originaire de Kidal.
On ne peut pas trouver mieux pour mettre un terme aux querelles de personne pour sortir le pays de la crise. Il est extrêmement important que chacun mette un peu de bon sens pour que cette sortie de crise ne soit l’occasion de l’ouverture d’un autre foyer de tension. Dans la semaine, des points focaux seront installés dans toutes les régions du Mali. Ceux-ci vont constituer des groupes de contact de la commission à l’intérieur du pays et ont pour tâche de recueillir les préoccupations des populations afin de les soumettre à l’appréciation de la commission dialogue et réconciliation.
Abdoulaye DIARRA