Le Conseil de sécurité a adopté vendredi 30 juin 2023 une résolution par laquelle il met fin au mandat de la Mission des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, à compter du 30 juin 2023, et ordonne son retrait d’ici le 31 décembre 2023.
Le texte, présenté par la France, a été adopté à l’unanimité de ses quinze membres.
Le Conseil, tout en constatant que la situation au Mali continue de menacer la paix et la sécurité internationales, note que, dans une lettre adressée au Président du Conseil de sécurité, le Gouvernement de transition malien a demandé le retrait sans délai de la MINUSMA.
Dans le texte de sa résolution, le Conseil prie la MINUSMA, à compter du 1er juillet 2023, « de commencer immédiatement, la cessation de ses opérations et le transfert de ses tâches ainsi que la réduction et le retrait de son personnel, de façon organisée et en toute sécurité, avec pour objectif que le processus soit achevé le 31 décembre 2023, en étroite consultation avec le Gouvernement malien et en coordination avec les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ».
Le mardi 13 juin 2023, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a recommandé, au Conseil de sécurité, de reconfigurer la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), selon plusieurs sources.
Le secrétaire général des Nations unies suggérait aussi de rationaliser les tâches de la Minusma autour d’un ensemble limité de priorités afin d’en améliorer l’efficacité globale jusqu’à la fin de la transition politique, prévue pour mars 2024.
« Je compte user de mon autorité pour reconfigurer la mission et déployer le personnel de la composante civile et de la composante personnel en tenue là où il est le plus nécessaire, sur la base des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord et de la transition politique », a-t-il indiqué dans des propos rapportés par plusieurs médias. António Guterres, recommande également au Conseil de sécurité de prolonger d’un an le mandat de la MINUSMA.
Malgré la reconfiguration proposée par le secrétaire général et certainement la reconnaissance par l’ONU d’insuffisances dans la conduite de la mission onusienne, le Mali a décidé de demander le retrait pur et simple de la MINUSMA. Faut-il s’attendre à des conséquences ? Le Gouvernement a-t-il pris toutes les mesures d’accompagnement lui permettant de combler le vide sécuritaire et socio-économique laissé par la mission onusienne ? Cette demande de retrait n’est-elle pas précipitée au regard des immenses défis à relever ? Voici un certain nombre de questions de préoccupations.
M.Yattara
Source : L’Alternance