En visite au Mali les 13 et 14 avril, le ministre de la Défense de l’Allemagne s’est entretenu, ce vendredi, avec le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense du Mali. Au cours de cette réunion, le ministre Allemand a notifié à son homologue malien la décision de son pays de se retirer la MINUSMA.
Selon la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), cette rencontre a été une occasion pour les deux personnalités d’échanger sur, entre autres, le retrait des Forces Armées allemandes de la MINUSMA et de la situation sécuritaire au Mali depuis 10 ans.
« Nous allons retirer nos forces de la MINUSMA, mais ceci ne signifie pas la fin de la coopération dans l’ensemble. C’est un chapitre de la coopération qui sera clos. Nous allons très bientôt présenter notre plan de retrait », a déclaré Borris Pistorius à sa sortie d’audience.
Cette décision de la première puissance économique de l’Union européenne est justifiée notamment par les difficultés liées au survol de l’espace aérien malien. Conséquence : ils n’étaient pas parvenus à faire ce qu’ils sont venus faire.
« L’interdiction du survol de l’espace aérien malien avait sérieusement entravé la bonne marche des opérations. Nous voulons vraiment continuer à travailler afin d’améliorer la situation sécuritaire dans la région. La situation est difficile, mais nous avons de la franchise et de la clarté pour pouvoir continuer la coopération à l’avenir », a soutenu le ministre de la Défense allemande.
L’Allemagne restera présent dans la région et restera également un partenaire fiable », a affirmé Borris Pistorius.
Si l’Allemagne tourne la page de sa présence au sein de la MINUSMA, selon plusieurs sources, il va se déployer au Niger où la France y est militairement installée après son départ du Mali.
« Cette région a besoin de la coopération de l’Union européenne, de la communauté internationale et de l’Allemagne pour assurer la stabilité qui fait défaut ici et qui doit être rétablie et garantie », a-t-il indiqué.
« Et cela implique que nous restions en contact, que nous ne claquions pas la porte, ce que nous ne faisons pas, bien au contraire», ajoute-t-il, avant sa rencontre avec le chef de la transition, le colonel Assimi Goïta.
Si Borris Pistorius n’a pas dévoilé le plan de retrait à son homologue malien, il a donné des indications lors de sa visite à Gao où le contingent l’Allemand est déployé.
« On ne parle pas du déménagement d’une famille de cinq personnes avec un camion. C’est une opération logistique militaire qu’on n’arrange pas comme ça et qui nécessite les neuf à douze prochains mois en fonction des circonstances », a-t-il précisé à nos confrères de la VOA.
Sa collègue au développement a cependant souligné que l’aide civile allemande, effective depuis l’indépendance, était également très appréciée.
« Le message que nous voulions envoyer, c’est que même si l’engagement militaire prend fin, la coopération pour le développement continue », a-t-elle précisé en invoquant l’accès à l’eau ou l’agriculture.
« Nous pouvons par exemple piloter des projets ici à Gao, même depuis Bamako. C’est possible, nous avons une longue expérience en la matière », a-t-elle assuré.
PAR SIKOU BAH