Depuis ce mercredi 26 août 2015, le Béninois qui avait pris fonction en juillet 2014 laisse officiellement la place à un Néerlandais au poste de Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a nommé hier le Néerlandais Koen Davidse au poste de Représentant spécial adjoint à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Davidse succède ainsi au Béninois Arnaud Akodjénou qui termine son mandat en septembre, selon un communiqué des services de communication de la mission onusienne au Mali. Le nouveau représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU apporte avec lui une expérience internationale de 25 ans, acquise au cours d’une carrière remarquable au ministère néerlandais des Affaires étrangères, à la Banque mondiale et aux Nations Unies. En effet, Koen Davidse est, depuis 2011, Directeur des institutions multilatérales et des droits de l’homme au ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas. Auparavant, il était Directeur de la consolidation de la paix et de la stabilisation au sein du même département, assumant aussi les fonctions d’Envoyé spécial des Pays-Bas au Soudan.
En 2006, le diplomate néerlandais était Directeur de recherche du Groupe de haut niveau du Secrétaire général de l’ONU sur la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies. Il a aussi travaillé en Asie du Sud pour le compte du ministère néerlandais des affaires étrangères et aux Missions permanentes des Pays-Bas auprès de l’Office des Nations Unies à Genève et au Siège de l’ONU à New York. Le nouveau promu est titulaire d’un diplôme de relations internationales obtenu à la Faculté des sciences politiques de l’Université Erasmus de Rotterdam. Le signe d’un malaise ? Au même moment où le débat est plus que jamais engagé sur son rôle dans la crise malienne, voilà que la Minusma voit partir l’un de ses responsables, en l’occurrence Arnauld Akodjénou qui avait été nommé à ce poste en juillet 2014. Dans certains milieux officiels, l’on met en avant la retraite pour justifier le départ du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU dans la crise malienne. Mais des observateurs de la crise estiment que cet argument ne tient pas. A en croire ces derniers, la «démission» du Béninois, ce 24 août 2015, n’est ni plus ni moins que l’expression de profondes divergences entre lui et le Tunisien Mongi Hamdi, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies dans la crise malienne. En effet, expliquent-ils, les deux responsables onusiens, en l’occurrence MM. Akodjénou et Hamdi, auraient des vues opposées dans la gestion de la crise malienne. Ce que certains appellent un départ à la retraite ou une démission n’est qu’un limogeage pour d’autres. Selon les tenants de cette dernière thèse, Arnauld Akodjénou aurait été simplement lâché par New York qui lui reprocherait d’avoir péché dans la gestion des récents événements dans le Nord du Mali. Toujours est-il que ce départ arrive à un moment crucial du dossier malien qui a besoin de l’engagement sincère de l’ensemble des acteurs. Que faut-il attendre de la nomination de Koen Davidse au moment où son employeur est plus que jamais en disgrâce auprès de la population malienne qui la taxe régulièrement de partialité
Bakary SOGODOGO
source : Le Prétoire