Le ministre des Affaires religieuses et du Culte lui-même, ainsi qu’autres cadres placés sous ses ordres, le dernier rapport individuel du Bureau du Vérificateur général n’aura épargné personne. Mieux, ledit rapport daté du 5 décembre 2019 indique que certaines irrégularités ont déjà été dénoncées au procureur du Pôle économique et financier de la commune III du district de Bamako. Il y a notamment le dossier relatif « à l’enregistrement irrégulier gratis au profit des titulaires de marchés pour un montant de 46 716 102 FCFA ».
Le montant total des irrégularités s’élève à 639 859 502 FCFA sur une période couvrant 2016, 2017 et 2018 29, selon le Bureau du Vérificateur général. Autres dossiers transmis à la justice: le non-paiement du droit d’enregistrement pour un montant de 19 571 141 FCFA ; le non- paiement de la redevance de régulation pour un montant de 12 465 710 FCFA ; le paiement indu à une agence de voyage pour un montant de 50 000 000 FCFA ; l’octroi d’indemnités indues au personnel du consulat pour un montant de 7 651 814 FCFA ; le paiement d’indemnités de mission non justifiées pour un montant de 13 500 000 FCFA.
La justice a été aussi saisie sur les dossiers relatifs à la double utilisation de mêmes pièces pour justifier deux dépenses pour un montant de 4 275 000 FCFA ; aux dépenses irrégulières effectuées par l’Agent comptable de la MAD sur le fonds épargne pèlerinage pour un montant de 130 679 737 FCFA ; à l’émission irrégulière de chèques au nom du régisseur d’avances ordinaire pour des retraits non justifiés sur le compte BIM pour un montant de 225 000 000 FCFA.
Des poursuites pourraient être également engagées sur des dépenses inéligibles effectuées sur le compte BIM pour un montant de 130 000 000 FCFA. A en croire les auteurs du rapport, la vérification de la régularité des recettes et des dépenses des campagnes du pèlerinage a permis de découvrir le laxisme qui entoure la gestion des fonds destinés à l’organisation des campagnes de pèlerinage. Le compte « épargne pèlerinage », créé dans le but de recevoir les paiements successifs des frais des pèlerins qui ne peuvent pas payer l’intégralité à la fois, est devenu pour le Ministère et la Maison du Hadj, une source de financement de leurs activités dans le mépris total des procédures d’exécution des dépenses et des principes de la comptabilité publique.
Le rapport souligne que l’utilisation de ces fonds épargnés agit sur la qualité des prestations offertes aux pèlerins. « Eu égard à toutes ces irrégularités, il urge que les acteurs chargés de la gestion de ces fonds respectent la règlementation en vigueur. Les ressources publiques et celles déposées par les candidats au pèlerinage, doivent d’être gérées de façon rigoureuse. Le respect de la règlementation doit être une préoccupation commune et constante des responsables de programmes, des gestionnaires chargés de l’exécution des dépenses publiques et des comptables chargés du règlement des engagements pris par les ordonnateurs », recommande le rapport.
Soumaila T. Diarra
Source: Lerepublicainmali