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Ministère de l’Economie et des Finances : Indignez-vous !

Il est des choses qui se passent dans notre pays et qui ne sont ni plus ni moins qu’un motif de révolte populaire. Il y a quelques semaines de cela, de nombreux Maliens s’indignaient en apprenant que le montant prévu pour les dépenses de souveraineté du président de l’Assemblée Nationale s’élevait à 25 millions de FCFA mensuels, sans compter les honoraires et bien d’autres avantages. Il serait de 30 millions mensuels (ou plus) pour le Premier Ministre et 50 millions (ou beaucoup plus) pour le Président de la République.

Mme Bouaré Fily Sissoko-ministre de l'economie

Pour ce qui concerne l’Assemblée Nationale, l’actuel Président de la République ne devrait pas y être étranger puisqu’il a la fameuse réputation de celui qui aurait amélioré les conditions de travail et  d’existence des députés alors qu’il dirigeait l’institution au premier quinquennat d’ATT. Il faut dire que les avantages accordés aux députés ne sont rien en comparaison de ceux accordés à de simples fonctionnaires de l’Etat, payés de surcroît par le contribuable malien. Il s’agit des fonctionnaires du ministère de l’Economie et des Finances. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on dit qu’  » il y a le Premier ministre, mais aussi le Premier des ministres « . Entendez par là, le MEF qui, d’un point de vue financier, poursuit  » acheter  » le Premier ministre voire le Président de la République. Des douaniers, pas la peine de s’y attarder. En un an, le dernier d’entre eux a villa, voiture et femmes. Mais leur histoire est déjà vieille.

Le nouveau filon est celui des travailleurs des impôts. Un vrai paradis terrestre ! Selon certaines indiscrétions, la seule prime d’un inspecteur – même un débutant – serait de 500.000FCFA par trimestre. Trop ? Vous ne savez rien encore, car les Directeurs centraux  se  tailleraient               quelque 50 millions par trimestre. Sans compter les primes annuelles qui atteindraient 150 millions pour le Directeur Général. C’est d’ailleurs cette question  de primes qui était au centre des derniers mouvements de grève au sein de cette corporation. En effet, les travailleurs  » d’en bas  » ne comprendraient pas l’écart qui les sépare de leurs responsables en termes d’avantages : 500.000FCFA trimestriels contre 50 millions. Mais dans leur combat, les syndicalistes étaient visiblement  gênésdans la mesure où, étaler le linge sale en public, équivaudrait à indigner les autres fonctionnaires de l’Etat qui n’ont pas le centième des avantages qu’eux trouvent insignifiants, mais surtout injustes. Une chose est sûre, un jour viendra où cette injustice flagrante sera source de révolte populaire, car, visiblement, il y a deux catégories de Maliens, deux catégories de fonctionnaires.

En quoi, certains fonctionnaires ont-ils plus de mérites que d’autres ? En quoi le magistrat est-il plus important que le médecin pour mériter de gagner beaucoup plus que lui ? Et ce malgré le fait que le second a fait plus de bancs que le premier. La faute à l’Etat qui est l’initiateur de la politique de  division sociale en accordant tellement de statuts particuliers qu’aujourd’hui, c’est plutôt le « Général » qui tend vers la particularité.

Il est grand temps de procéder à une réforme en profondeur en supprimant notamment tous les statuts particuliers au nom de la justice sociale.  La solution est très simple, car il suffirait d’élaborer de véritables plans de carrière au sein des différents corps. Qu’on se dise la vérité, nul n’est plus important que les autres. Pour que le médecin sauve la vie, il a eu besoin de la formation offerte par l’enseignant. Cela est pareil pour le magistrat qui, sans sécurité n’aurait pu exercer son métier. Quant aux forces de l’ordre et de défense, il a fallu que les autres travaillent pour eux, afin qu’ils soient les garants de leur quiétude. Pour que l’agent des impôts puisse se permettre de telles largesses, il a fallu que d’autres le forment, assurent sa protection, sensibilisent les populations, construisent des locaux pour lui, entretiennent ces locaux, etc. Bref, nous sommes tous complémentaires les uns aux autres. Pour qu’un service puisse faire rentrer de l’argent, il a fallu un travail colossal et multiforme en amont. Aussi, puisque  tous travaillent pour le même Etat, tous ont droit aux mêmes avantages. Ce qui ne signifie pas un traitement égal, mais un mécanisme, en l’occurrence le plan de carrière, qui ferait en sorte que les disparités soient minimes et que chacun y trouve son compte.  Et sans que l’autre ait l’impression d’être le dindon de la farce !

 I.Vitalki

SOURCE: Liberté

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