Le secteur minier est source de retombées financières importantes pour le budget de l’Etat et certains budgets locaux. Mais, la mauvaise gouvernance du secteur engendre des manques à gagner pour l’économie et les populations évalués à des milliards de nos francs.
Des recherches documentaires, des visites de terrain sur les sites miniers, des auditions… Cela devrait être le travail de la commission mine de l’Assemblée nationale, sur les titres miniers et la responsabilité sociale des entreprises minières pour s’imprégner des réalités du terrain. Pour mener à bien ces activités, la commission d’enquête doit recruter des experts nationaux et internationaux pour lui donner des analyses pointues dans les domaines juridiques, fiscaux et comptables. Et les résultats auxquelles elle aboutira à l’issue de cette enquête seront matière à assainir ce secteur assez effarant. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur minier est mal géré et la mauvaise gouvernance est une pratique très répandue dans ce secteur.
Sur les faits emblématiques, la commission doit retenir, entre autres, la fraude de l’or, la spéculation des titres miniers, le poids exceptionnel des travailleurs expatriés, le monopole de la fourniture de biens et services miniers et le nombre important de Maliens vivant de l’exploitation artisanale.
Du fait de ces pratiques délictueuses dans ce secteur, l’Etat malien et les populations n’ont pas pu bénéficier de tous les bienfaits de ce boom minier. Mais, ce sont certaines organisations ou individus qui se sont enrichis. Il faut donc réorganiser le secteur afin qu’il profite à l’ensemble des Maliens. Pour cela, il faut procéder au retrait du permis d’exploitation à certains aventuriers dans ce secteur ; l’annulation de tous les permis non exploités et l’ouverture d’une procédure publique et transparente d’attribution de permis à des opérateurs nouveaux ; la création d’une société de patrimoine des mines du Mali ; l’ouverture d’une information judiciaire sur certains détenteurs de permis d’exploration pour des faits de corruption.
Assi de Diapé
Le Point