Le Collectif des militaires et paramilitaires poursuivis dans l’affaire des bérets rouges organise, demain vendredi 15 décembre, une marche pour interpeller les autorités sur la situation de leur époux détenus dans l’affaire dite de bérets rouges. Nous avons échangé, hier mercredi, avec des membres du Collectif, à la maison de la presse sur les raisons de cette marche.
Mme DEMBELE Fatoumata DAOU, épouse du capitaine Christophe DEMBELE, et Mme KONARE Lafia DIARRA, épouse du capitaine Amadou KONARE ont répondu à nos questions. Elles ont affirmé que la marche partira de la Place la liberté pour prendre fin à la Primature où une déclaration sera remise au Premier ministre.
Selon la porte-parole du Collectif, DEMBELE Fatoumata DAOU, cette marche a pour objectif d’interpeller les autorités sur la libération de leurs maris enfermés il y a de cela plus de 4 ans. Elle a expliqué que les démarches déjà entreprises auprès des personnalités de tout bord pour diligenter le jugement de leurs époux n’ont pas produit des effets escomptés. Aussi, ajoute-elle, le Collectif a demandé en vain qu’une liberté provisoire soit accordée aux accusés avant leur jugement.
La porte-parole a déclaré que contrairement aux lois maliennes qui indiquent qu’une personne ne doit pas dépasser trois ans en détention sans être juger, les autorités perdurent dans la violation de la loi. Pour elle, après trois ans de détention sans jugement, la loi oblige à ce que leurs époux soient simplement relaxés.
DEMBELE Fatoumata DAOU a rappelé que leur marche était prévue pour le 8 décembre. Selon elle, suite aux différentes concertations auprès des personnes ressources dont des religieux et des leaders communautaires, il a été demandé de repousser la marche le temps d’échanger avec les autorités sur leurs préoccupations.
« L’initiative de cette marche se justifie par le fait que toutes les personnalités rapprochées par le Collectif pour mener la médiation ont déclaré que cette affaire est au-dessus de leurs compétences. Nos interlocuteurs ont déclaré que le moins qu’ils peuvent faire est de faire remonter le message au chef du gouvernement. C’est pourquoi nous avons nous-mêmes décidés de marcher sur la Primature pour interpeller directement le gouvernement en donnant une déclaration au Premier ministre », a affirmé DEMBELE Fatoumata DAOU.
Selon la porte-parole du Collectif, cette affaire est une préoccupation de tous les Maliens en général et de tous les porteurs d’uniformes en particulier. Elle a soutenu que parmi les accusés figurent des éléments de plusieurs corps : des policiers, des gardes, des gendarmes, des éléments de l’armée de l’air et des bérets rouges. C’est pourquoi affirme-t-elle que la marche enregistrera la participation des maliens de tout bord.
« Ils sont 14 militaires en prison et 3 autres sont placés sous contre judiciaire et ne peuvent se déplacer ou exercer leur profession. Nous avons toujours respecté la justice raison pour laquelle à part l’organisation d’une conférence de presse nous n’avions entrepris aucune manifestation pour exiger la libération de nos maris », a souligné DEMBELE Fatoumata DAOU, avant d’ajouter que le Collectif prévoit d’entreprendre d’autres actions pour se faire entendre si toutefois cette marche ne donnait pas satisfaction.
Elle a enfin rappelé que deux militaires ont perdu la vie en prison à savoir le capitaine Amasongo DOLO et le commissaire Siriman FANE.
Pour sa part, KONARE Lafia DIARRA a ajouté que le Collectif avait rencontré l’ex ministre de la Justice Mamadou Ismaël KONATE quelques heures avant sa démission. Elle a indiqué que le ministre démissionnaire avait expliqué que le retard dans le jugement est lié aux résultats des tests ADN non disponibles.
PAR MODIBO KONE
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