L’Association des femmes de la presse du Mali (AFPM), en partenariat avec le ministère des Maliens de l’extérieur a, dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités de sensibilisation sur la migration irrégulière et la promotion de la libre circulation dans l’espace CEDEAO, organisé un atelier de formation des journalistes et animateurs de radio au Mali. C’était la semaine dernière à la Maison de la presse sous la présidence de Boulaye Keïta, représentant du ministre des Maliens de l’extérieur, en présence de la présidente de l’Association, Nianian Aliou Traoré.
Le programme de cette journée portait sur la présentation des concepts de la migration et ses enjeux actuels. L’objectif de cette session était d’outiller les journalistes et animateurs-radio sur la question migratoire.
En effet, depuis quelques années, le fléau de l’immigration irrégulière s’est imposé dans le débat national et international avec acuité. L’une des préoccupations majeures liées aux migrations internationales réside dans les drames humains qu’elles engendrent, à côté des crimes liés aux trafics et traites esclavagistes des migrants.
Selon la présidente de l’AFPM, on constate de plus en plus de pertes massives en vies humaines dans le désert et la mer méditerranéenne. Au même moment, dit-elle, les pays d’accueil et ceux de transit durcissent les conditions d’entrée et de séjour des migrants et réfugiés. D’où l’importance de parler de la crise migratoire. Nianian Aliou Traoré a rappelé que la consternante affaire de « vente aux enchères » des jeunes migrants noirs en Libye en novembre 2017 a constitué une triste étape supplémentaire des violations des droits humains liées à la crise migratoire.
Pour le représentant du ministère des Maliens de l’extérieur, modérateur de la rencontre, cette initiative s’inscrit en ligne droite de la vision des hautes autorités de notre pays en matière de gouvernance notamment dans la lutte contre la migration irrégulière. Selon Boulaye Keïta, cet atelier de formation atteste de l’engagement des membres de l’AFPM à accompagner pleinement les initiatives de l’Etat et de ses partenaires dans le domaine de la migration.
Il a souligné l’adoption de textes législatifs pour lutter contre les passeurs, le développement d’une véritable diplomatie autour des enjeux migratoires, la mise en place d’outils efficaces telle que la construction de la Cité d’accueil des Maliens de l’extérieur pour près d’un milliard de Fcfa financé par le budget national.
Par ailleurs, Boulaye Keïta précisera qu’il ne s’agit pas d’arrêter la migration mais plutôt de l’organiser afin de sauver des vies. « Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de migration, plus de 26.000 Maliens en situation de détresse ont bénéficié de l’appui de l’Etat ces cinq dernières années et plus de 5000 migrants de retour ont été accompagnés dans leur insertion socio-économique à travers des micro-projets », a fait savoir le représentant du ministre des Maliens de l’extérieur, se disant très heureux de voir d’autres acteurs comme l’AFPM accompagner les initiatives de l’Etat dans la gouvernance des migrations.
Sokona Kamissoko, une des participantes à cette rencontre, a affirmé que cet atelier est venu à point nommé. Elle a rappelé que c’est la Région de Kayes qui était la plus concernée par le phénomène migratoire, ajoutant que de nos jours c’est tout le territoire malien qui est concerné. Sokona Kamissoko a remercié l’AFPM et le ministère des Maliens de l’extérieur qui ont accepté de les éclairer sur la question. Elle a promis au nom de tous les participants, de faire bon usage des connaissances acquises.
Aminata Diallo
Source: L’Essor-Mali