La migration irrégulière des jeunes filles et des femmes ne cesse de croître malgré les risques et dangers liés à ce phénomène. Pour contribuer à la lutte contre cette pratique, la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (Cafo) a lancé, samedi dernier, une campagne d’information et de sensibilisation sur les risques et dangers liés à la migration irrégulière des jeunes filles et femmes.
La cérémonie s’est tenue au Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE), sous la direction du représentant du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Fousseyni Sogodogo, en présence de la vice-présidente de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF) pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Diallo Kama Sakiliba et de la présidente de la Cafo, Mme Dembélé Ouleymatou Sow.
Cette campagne d’information et de sensibilisation sur le fléau de la migration irrégulière des jeunes filles et femmes au profit des filières porteuses se tient dans le sillage de la Journée panafricaine des femmes, célébrée le 31 juillet. La première phase de la campagne couvrira les six communes du District de Bamako, avant de se transporter plus tard dans les régions. Au cours de ce lancement, les participants ont communiqué notamment sur les opportunités économiques et inclusion financière des femmes, notamment celles de la diaspora à travers les filières agricoles dans notre pays et l’impact de la migration irrégulière sur la gent féminine.
Le représentant du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine a indiqué que la migration devient de plus en plus un drame. En 2015, a-t-il rappelé, environ 700 Maliens sont morts en essayant d’entrer en Italie. Pour lutter contre le phénomène, Fousseyni Sogodogo dira que son département a initié une vaste campagne nationale d’information et de sensibilisation. Il ajoutera que le gouvernement a également adopté en 2014, la Politique nationale de migration dont le plan d’action prend en compte les préoccupations liées à la problématique migratoire.
À cet effet, il a souligné le rôle de la femme dans la lutte contre la migration irrégulière. «Nous ne pouvons résoudre les différents problèmes liés au phénomène migratoire sans associer les femmes afin qu’elles puissent nous aider à mieux sensibiliser nos enfants qui sont les premières victimes», a déclaré Fousseyni Sogodogo.
Pour sa part, la présidente de la Cafo, a estimé que les filières agricoles porteuses peuvent être un tremplin non seulement pour les candidates à la migration irrégulière et les migrantes de retour. Ces opportunités sont si pertinentes, a-t-elle expliqué, que la Cafo a jugé opportun de porter une sensibilisation sur les risques et dangers liés à la migration irrégulière des jeunes filles et femmes.
Parmi les filières agricoles porteuses, elle a cité notamment le riz, la mangue, l’anacarde ou acajou, le sésame, le pois sucré et le karité. Mme Dembélé Ouleymatou Sow a également affirmé que la femme qui a accès aux opportunités économiques, au contrôle des ressources et qui jouit pleinement de ses droits sociaux, participe efficacement à l’essor de son ménage et de l’humanité.
Elle s’est dite convaincue que cette campagne d’information et de sensibilisation va contribuer à l’accélération de l’atteinte des ambitieux Objectifs de développement durable (ODD), notamment, l’ODD N° 5 qui vise à «parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles». Cependant, la présidente de la faitière des femmes a précisé que l’impact que cette campagne aura sur les femmes et filles migrantes dépendra surtout du caractère concret et pragmatique des mesures et actions que l’État mettra en œuvre pour l’opérationnalisation de la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière.
Quant à la vice-présidente de l’OPF pour l’Afrique de l’Ouest, elle a salué l’initiative de la Cafo, avant d’ajouter que le thème de cette campagne est en lien étroit avec celui de la Journée panafricaine des femmes. «Si nous apportons les moyens techniques et matériels aux jeunes filles, nous empêcherons leur migration», a lancé Mme Diallo Kama Sakiliba. Elle a exhorté les femmes à porter davantage l’héritage des mères fondatrices de l’Afrique.
Mohamed D. DIAWARA
Source : L’ESSOR