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Migration individuelle et pour le « savoir »

Les populations originaires de Madagascar établies en France seraient au nombre de 100 000 à 140 000. Le motif d’admission administratif principal en France est le regroupement familial (57%). Avec un ratio de 63% de femmes, l’immigration malagasy vers la France est nettement plus féminine que les autres populations immigrées. Cette caractéristique pourrait s’expliquer par l’importance des migrations maritales, le mariage constituant par exemple un motif de naturalisation sur deux, contre un sur dix pour l’ensemble des naturalisations en 2009. Au niveau socio-culturel, les ressorts migratoires sont essentiellement individuels et motivés par la réalisation d’études en France. L’échantillon composé dans le cadre de cette étude dénote d’ailleurs d’un niveau de qualification bien supérieur à la moyenne française (60% de master et doctorat contre un peu moins de 30% en France). Tels sont entre autres les résultats de l’étude portant sur le « profil de la diaspora malagasy » menée conjointement par l’OIM (office internationale de la migration) Madagascar avec l’ambassade de France à Madagascar, et la Direction de la diaspora au sein du ministère des Affaires étrangères malagasy.

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Réussite individuelle

« La diaspora malagasy s’est construite en plusieurs flux de ce qui s’est avéré plus une émigration de savoir qu’une émigration de travail. Contrairement aux migrants de l’Afrique et du Maghreb qui, à l’origine, se sont expatriés en masse pour répondre à des besoins de main-d’œuvre des industries et des services des pays développés du Nord, le migrant malagasy partait en Europe pour y acquérir une formation supérieure propre à satisfaire ses aspirations sociales dans une société malagasy qui a traditionnellement toujours considéré le savoir comme valeur essentielle. » Alors que le migrant malagasy est venu par choix, le migrant maghrébin et africain est venu pour répondre à une demande. L’auteur insiste ici sur le fait que la société malgache, elle, considère traditionnellement le savoir comme valeur essentielle, comme pour marquer une forme de distance avec les autres sociétés évoquées.

« La plupart des Malagasy de France priorisent leur réussite individuelle en émigration qu’ils légitiment comme étant leur contribution au développement du pays ». Ce qui explique qu’au niveau socio-économique, on relèvera que le taux de chômage des immigrés malagasy est inférieur au taux de chômage moyen des immigrés en France, et que plus d’un tiers de l’échantillon composé dans le cadre de cette étude occupe des fonctions de cadre, professions intellectuelles et libérales.

« La parfaite intégration de ce migrant – reconnu « sans problèmes » (excellent niveau de formation, culture parfaitement adaptée aux valeurs européennes) en termes d’immigration et d’intégration – le rend inintéressant pour le sociologue ou l’anthropologue européen dont la logique d’études, bâtie sur des logiques assimilationnistes, n’accorde prioritairement d’intérêt qu’aux relations interethniques à « problèmes ».

Il semble que la diaspora malagasy soit particulièrement attachée à l’idée de ne pas être assimilé aux immigrés dits « à problèmes ».

Transfert généralement de 155 euros par mois

Sur le plan financier, les Malagasy de la diaspora en France se mobilisent au niveau individuel, notamment à travers les transferts financiers à Madagascar estimé à 86 millions d’euros par l’OIM en 2013, et au niveau collectif à travers les initiatives associatives. Ces transferts financiers sont opérés par 70% des répondants au questionnaire, pour un montant moyen de 155 € transféré mensuellement qui sert principalement (84% dans le cadre de l’échantillon) à soutenir le budget familial à Madagascar. Au niveau associatif, on dénombre plus de 240 associations de ressortissants malagasy créées ces dix dernières années. Au regard de l’échantillon, il semble que la moitié des individus membres des associations orientent leur implication vers la réalisation d’initiatives de solidarité à Madagascar en particulier dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

Source : AFP

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