Les dettes ou microcrédits sont accordés aux femmes avec des conditions d’apurement insuffisamment expliquées aux débitrices dans les institutions de microcrédits. Cette situation peut aboutir à des conséquences désastreuses pour les femmes. Certaines organisations de la société civile jugent ces dettes illégitimes et n’apprécient guère de voir les femmes confrontées à ce casse-tête.
Convaincue donc de la nécessité de s’inscrire dans une logique de redressement de ce tort, la Coalition des alternatives africaines dette et développement-Mali (CAD-MALI) a organisé, mercredi, à son siège, un séminaire de formation à l’intention des femmes du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) sur la « dette et microcrédits ».
La cérémonie était présidée par le président de la Coalition, Issa Kamissoko, en présence du secrétaire général de l’organisation, Badialo Diallo. Y étaient également présents le maire de Sikoroni, Adama Diakité et nombre d’invités.
Dans son allocution, le secrétaire général de CAD-MALI a rappelé, qu’au regard du poids du microcrédit sur les femmes, son organisation entend proposer une nouvelle alternative au gouvernement pour que les femmes ne soient plus victimes de cette situation. Par ailleurs, Badialo Diallo a expliqué que l’ajustement structurel est à la base de ce phénomène. En effet, ce programme de réforme économique des institutions de Bretton Woods (Fonds monétaire international et Banque mondiale) a été mis en place pour permettre aux pays touchés par de graves conjonctures économiques de sortir de la crise.
Le secrétaire général de CAD-Mali a aussi souligné que du fait de ce programme de redressement, des hommes et femmes ont quitté leur emploi pour s’endetter auprès des institutions de microcrédits afin de s’installer à leur propre compte et mener des activités génératrices de revenus. Or, déplore Mme le secrétaire général, si on se jette dans ces activités sans formation, on ne peut rien réaliser de bon. Ce qui engendre d’autres problèmes au lieu d’en résoudre.
En effet, les femmes ne connaissent pas les tenants et aboutissants de la micro finance. « Elles s’engagent et s’embourbent. Ce qui crée finalement d’autres problèmes au sein de leur famille », a souligné le secrétaire général de la Coalition avant d’indiquer qu’il espère sur de bonnes résolutions pour faire face à la problématique.
De son côté, l’édile de Sikoroni a rassuré CAD-MALI et CADTM de l’accompagnement de sa municipalité, notamment au regard du rôle très important que jouent les femmes dans l’économie du pays. Ce séminaire de formation de quatre jours est le 3è du genre organisé par la Coalition des alternatives africaines dette et développement-Mali. Il réunit 103 groupements composés, notamment d’associations et organisations paysannes mais aussi d’opérateurs économiques.
Bembablin
DOUMBIA
Source: Essor