La course vers les métaux «big five» de la transition énergétique est bien lancée mais pourrait vite reproduire le drame du Kivu, une province riche de la RFC, aujourd’hui à la merci des trafiquants et des gangs armés.
Ces 5 métaux les plus recherchés sont le cuivre dont la République Démocratique du Congo (RDC) détient justement 80% des réserves mondiales, l’aluminium, le nickel, le cobalt et le lithium.
Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la limitation du réchauffement climatique à moins de 2 ˚C pourrait nécessiter une multiplication par quatre de l’approvisionnement en minéraux pour les technologies d’énergie propre au cours des deux prochaines décennies.
Dans un tel scénario répondant aux objectifs de l’Accord de Paris et à ceux du développement durable, la demande en cuivre et terres rares pourrait augmenter de 40% dans les deux prochaines décennies, celle du Nickel et du Cobalt de 60 à 70% alors que la demande en Lithium va croître de 90%.
Les véhicules électriques et le stockage des batteries ont déjà remplacé l’électronique grand public pour devenir les plus grands consommateurs de lithium et devraient prendre le relais de l’acier inoxydable en tant que plus grands utilisateurs finaux de nickel d’ici 2040. A noter que le monde passera d’un parc de 5 millions de véhicules électriques aujourd’hui à 80 millions en 2030.
«Mais si les défis afférents à la gouvernance ne sont pas relevés frontalement, la transition énergétique pourrait devenir une malédiction plutôt qu’une bénédiction pour de nombreux pays producteurs», avertit l’Initiative pour la transparence des Industries extractives (ITIE).
La hausse de la demande en ces minerais rares signifie la hausse des flux financiers et des opportunités pour les États. Ainsi, plus de 1 000 milliards de dollars d’investissements dans le secteur minier
pourraient être nécessaires d’ici 2035 pour accroître l’approvisionnement des cinq métaux de transition, – l’aluminium, le cobalt, le cuivre, le lithium et le nickel. Les possibilités d’affaires associées à cette initiative d’investissement – y compris l’octroi de droits miniers, les contrats de passation de marchés et les accords de commerce des matières premières – pourraient s’avérer vulnérables à la corruption, alerte l’ITIE.
Si la position de l’initiative demeure floue sur une éventuelle augmentation de la part des États dans les projets miniers liés aux métaux critiques, elle reste en revanche assez claire sur la divulgation des contrats et des bénéficiaires effectifs de manière conforme aux dispositions de la Norme ITIE. Cela pourrait pourrait constituer « un puissant antidote » à la corruption.