Dispositions militaires :
Je n’ai aucune compétence dans le domaine militaire. Mais il y a des évidences sur lesquelles n’importe qui peut donner un point de vue. Je sais qu’André Glucksmann dans son roman « De gaulle où est-tu ? » disait : « La défense est la base de la politique. Quand on ne veut pas se défendre, ou bien on est conquis par certains ou bien on est protégé par d’autres… Lorsque le sacrifice du genre humain devient une imprescriptible possibilité de stratégie ou bien on acquiert la « capacité de se sacrifier » ou bien on risque d’être sacrifié quand bon semble à qui tient le fétiche ».
A l’opposition comme aux affaires, M. Choguel Kokalla Maïga n’a pas été « clivant », s’agissant de cette vérité fondamentale. Il a, constamment, affirmé que l’Etat c’est l’Armée. Malheureusement il vient aux affaires à un moment très très difficile. Il a été instruit, directement ou indirectement, aux « présidents démocratiquement élus » de ne pas défendre l’Etat, la République et la Nation. Ce qu’ils ont accepté parce qu’ils doivent leur salut et leur pouvoir à cela. C’est parce que les faiseurs de rois savaient qu’ils sont dans les prédispositions d’accepter une telle offre, de livrer le pays, qu’ils ont été « présidents démocratiquement élus ». Ainsi, l’Armée a fini par perdre la nécessité et la capacité, voire la faculté de défendre l’Etat, la République et la Nation. C’est cet ordre que les « politic… » appellent ordre constitutionnel et nous somment d’y retourner.
1- Constats-diagnostic et réflexions :
– De l’irresponsabilité des « présidents démocratiquement élus »
Sous le régime du président ATT, l’Armée était toujours en repli stratégique. Avec le président IBK, c’était la Loi d’Orientation militaire pour donner l’impression au peuple que l’on va résoudre tout de suite leur problème. Alors qu’il s’agit d’une « loi de réorientation de la corruption » de l’Armée. Les ressources, très importantes, allouées à l’OLM ont servi tantôt à acquérir, à coût très onéreux, très surfacturés, des avions, armes et équipements militaires inemployables tantôt englouties ou se sont volatilisées. Il s’agissait, pour les officiers de l’Armée d’user et d’abuser de ces sommes faramineuses et de rester tranquilles. Ils doivent envoyer les recrus et les hommes de troupes, qui n’ont pas de parents ou de soutien au front. On les livre comme chair à canon et c’est la règle du jeu. Hier, comme, aujourd’hui, on fait passer à la TV des images pour montrer que l’on s’occupe de leurs veuves et des orphelins. Quel cynisme ! Idi Amin DADA n’aurait pas mieux fait. Le repli stratégique comme les détournements des ressources ont la même conséquence : livrer le territoire et les populations aux envahisseurs. Depuis le président Alpha Oumar, on a systématiquement abruti les populations sonrhaïs, tamasheks noires et autres habitants du nord par des sketchs TV, interminables et ininterrompus, sous prétexte d’éviter l’amalgame. Et dès que les communautés dites noires (les autres s’ils ne sont pas noirs, ils ne sont pas non plus blancs. Ils sont couleur de latérite ou tout au plus ocre foncé) se procurent quelques armes pour se défendre les autorités maliennes sous prétexte d’éviter la guerre civile alors qu’en réalité elles se soumettent à la volonté de la France. Et les Hautes Autorités donnent de l’argent aux rebelles. Une partie de cet argent sert à acquérir des armes. Les armes, lourdes, les véhicules mêmes de l’Armée malienne finissent entre les mains des insurgés qui eux assaillent l’Armée avec des Djakarta ou à pied. Il semblerait que c’est l’Armée malienne qui a, le plus, armé la CMA et ceux qu’on nous fait appeler tantôt terroristes, tantôt islamistes, tantôt djihadistes. La pression exercée, constamment, par les autorités maliennes ont fini par émasculés les Sonrhaïs et tous autres qui ne sont pas des criminels.
– Des bambins aux jambes tremblotantes sous un ventre bedonnant qui disposent d’un Etat et d’une République à leur merci :
Ainsi on assiste, couramment, que des cars de transports, deux, trois ou plus, pleins de passagers sont arrêtés par quelques enfants ou adolescents faméliques qui tiennent, à peine, sur des jambes flageolantes et qui n’ont à leur disposition qu’une arme, peut-être même un bâton dissimulé. Ils séquestrent, humilient et dépouillent systématiquement les passagers de leurs fonds, de leurs biens de valeurs. Chaque passager, bout de bois de Dieu, attend que l’on épargne sa vie et qu’on donne un coup de bâton, de crosse sinon tirer une balle aux autres. C’est-à-dire à son voisin, à son frère et même à sa mère, pourvu qu’on l’épargne. Chacun dans sa solitude, emmuré dans son égoïsme et dans sa médiocrité est dépouillé de toutes les vertus qui caractérisent l’humanité : l’empathie, la solidarité, la justice, la vérité, la dignité, le sens de l’honneur, le courage, etc. Chacun attend la mort de l’autre pour aller l’annoncer au village. Comme quoi ceux dont la vie ne coûte rien, tiennent beaucoup à la vie. Ils sont incapables d’être comme des Algériens, des bamilékés, encore moins des Japonais (kamikazes) Est-ce qu’une telle engeance peut constituer une Nation. Et qui est-ce qui a créé cette situation ? Les hautes autorités maliennes, notamment nos « présidents démocratiquement élus », articles 29 et 44 de la Constitution. C’est l’Etat qui a réduit les populations du nord, non criminels à une telle basse servitude. En effet, l’Etat est le détenteur du monopole de la contrainte physique légitime. C’est un agent qui arbitre et fait triompher l’intérêt général face aux appétits des particuliers. Ainsi, la personnalité, les qualités humaines des populations du nord non criminels c’est-à-dire les populations gérées par « l’Etat du Mali » sont profondément altérées par l’Etat (L’homme naît bon c’est la société qui le corrompt). Incontestablement la mauvaise qualité de l’Etat corrompre le citoyen. 500 ans av. J C, Héraclite disait : « Rien n’est permanent sauf le changement. » On dit que le changement est même perceptible entre deux générations. Mais le changement des citoyens maliens, leur dégénérescence est tout autre chose. SVP, Monsieur le lecteur, permettez-moi de m’exprimer dans nos langues vernaculaires : Nos « présidents démocratiquement élus », déprédateurs universels, bradent à tour de bras toutes les richesses du sol, du sous-sol mangent avidement, les ressources financières, endettent à outrance l’Etat mais aussi les hommes. Ce n’est pas seulement leurs conditions matérielles qu’ils rendent difficiles mais les conditions de vie intenables éprouvent et altèrent profondément l’esprit, le cœur et l’âme. Pour mieux comprendre la substance de ce que j’avance, il suffit de connaitre les concepts de réalité, de paysage extérieur, de paysage humain et de paysage intérieur, et leurs interactions sous les effets des actions découlant de la gestion de l’Etat. Les attitudes perverses et pernicieuses des premiers responsables de l’Etat et de la République détruisent systématiquement et profondément les citoyens. C’est le stade ultime de la corruption.
La nécessité des armes et du vecteur aérien ?
Récemment le ministre de la Défense parlait, à la télé d’Avions et d’Armes acquits moins chers et de munitions gracieusement obtenus. A quoi bon payer des avions pour des gens qui nous attaquent avec des djakarta, nous chassent de notre territoire, nous prennent nos véhicules ? Sinon, s’ils ont des avions peut-on nous dire où sont leurs aéroports ? Est-ce pour nous éloigner d’eux, que nous achetons les avions ? Si ces avions ne changent pas le rapport de force quel message les hautes autorités adresseront-elles à la Nation ? Est-ce qu’ils n’abattront pas, un jour, nos avions ? Pourquoi payer des armes si nous devons être défendus par les autres ? Gouverner, c’est choisir. Est-ce qu’il n’est pas mieux de débarrasser les paisibles populations, à moindre coût, des enfants criminels que d’acheter des avions qui semblent être des apparats.
– Des Marabouts qui se moquent des hautes autorités :
« Les bons usent du monde pour jouir Dieu, tandis que les méchants, c’est pour jouir du monde qu’ils veulent user de Dieu » A. Gluksmann (De Gaulle où est-tu ?)
« Maître du Jour de la rétribution » LE CORAN AL-FATIHA (verset 4)
« 25 Vers Nous est le retour. »
« 26 Ensuite, c’est à Nous de leur demander compte » Le CORAN (L’ENVELOPPANTE versets 25 et 26)
C’est certain que ce ne sont pas des hommes de qualité, de foi, musulmans ou chrétiens qui attaquent le Mali de la sorte. Et aucun musulman malien ne peut les infléchir, convaincre de tels criminels à changer d’avis ou d’entreprise, à moins d’être leur Chef. C’est seulement un naïf ou un mauvais musulman pour des intérêts sordides, imbu de sa personne, ayant des problèmes d’ego peut se lancer dans de tels ridicules entreprises. Un bon musulman s’adresse à Dieu et non à des criminels. Il est difficile de comprendre qu’un responsable de l’Etat puisse croire à de tels individus bien que l’Etat n’a jamais gagné aucune bataille. Ni militaire, ni politique, ni diplomatique. L’Etat n’a toujours eu qu’une seule vertu, qu’une seule capacité, qu’une seule compétence, une seule liberté : prier les autres pour trouver un accord qui, du reste, est toujours au désavantage de l’Etat. Les autorités cherchent-elles des prétextes ?
Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.
Tel a été un de ses premiers messages, une des premières adresses du Pm au peuple malien. Il disait, en substance, que les politiques s’occupent de politique et les marabouts de maraboutage. C’est là son courage, sa lucidité et sa sincérité. Pour lui, la vérité c’est celle de Sophocle. Il n’y a de justice que la vérité. Et la vie peut plus que le plaisir et plus que la douleur. Il savait pertinent que les marabouts qui ont fait de Dieu un fonds de commerce, peuvent, un jour s’en prendre à lui. Des marabouts impliqués dans la corruption à grandes échelles, la corruption par centaines de millions, l’attaqueront sur la place publique, par personne interposées, dans les arcanes de la politique ou dans les coulisses du pouvoir. Des marabouts qui abusent de la naïveté et de l’ignorance de leur peuple (la religion, opium du peuple). Des marabouts qui connaissent la vénalité de beaucoup d’acteurs de la vie publique. Qui savent que bon nombre de politiques, cadres ou hommes de médias sont bassement intéressés. Des marabouts qui sont, constamment, à la porte de certaines chancelleries et ce n’est pas dans le cadre de la foi. Mais de ce trafic, ils trouvent leur influence, leur importance, leur fortune. De tels marabouts, bien qu’hier étaient ses alliés, pour être mieux servis, n’hésiteront à le jeter en pâture, au peuple malien, pour leurs intérêts. Et malgré cela, il tient à la vérité. Qui dit que foi religieuse ne rime pas avec chantage ou terrorisme islamiste citadin.
– « Groupes d’auto-défense et donzos pire que les terroristes » :
« Le coupable n’est pas celui qui fait le péché mais celui qui l’ombre » V HUGO
L’occasion fait le larron
Il est inadmissible qu’une partie de la population d’une zone se transforme en bourreaux de leurs propres frères sous prétexte qu’ils assurent leur sécurité. Ils les traquent, les arnaquent et les font payer l’impôt de capitation (NII SOGNON) que l’Etat lui-même a cessé de percevoir, il y a belle lurette. Ceux que l’on appelle Groupes d’auto-défense ou donzos, partout au Mali, à l’exception ceux du pays Dogon, sévissent sur leurs propres parents. Ils leur fixent, arbitrairement, des sommes d’argent qu’ils doivent payer mensuellement. Chaque mois, il faut le concours de leurs parents qui sont à l’étranger. Les groupes de défense les plus sévères sont dans la zone de l’office du Niger. Ils assiègent souvent leurs parents leur empêchant de vaquer à leurs occupations. Ils sont, en partie à la base de la cherté de la viande. En effet, enlèvent pour aller les vendre à vil prix. Il se peut qu’ils soient impliqués dans l’incendie des récoltes. Certains d’entre eux sont à la fois membres des groupes de défense et membres des terroristes. Quel Etat ? Quelle République ? Pendant ce temps l’Etat, à coup de centaines millions sous prétexte subventionne le prix de la viande. Quand des troubles surviennent, l’Etat intervient comme médiateur. Il ne règle rien et à la limite, c’est comme s’il disait : Bravo, Continuez comme cela !
2- Actions militaires élémentaires
Saya Ka Foussa Maloye (la mort vaut mieux que la honte)
– Balayer devant notre porte :
Assurer le simple maintien d’ordre, de la sécurité, de la tranquillité publique. Il est inconcevable depuis plus de dix ans toutes les routes nationales, tous les sentiers ruraux sont envahis, infestés par des criminels qui séquestrent, terrorisent tuent, dépouillent les pauvres voyageurs au vu et au su des hautes autorités.
– Nettoyer notre chambre à coucher :
Terminer, à la fois, avec les enfants coupeurs de route, les donzos ou groupes de défense brigands, les soi-disant marabouts maitres chanteurs. Si l’Armée et les hautes autorités ne sont pas capables de mettre fin à cette situation les achats d’avions ne peuvent être que de la diversion ou autre chose.
– Réhabiliter Télémaque pour recréer l’Armée ensuite l’Etat :
Aujourd’hui, aucun soldat, aucun militaire ne mérite de mourir pour le Mali de par la faute des « présidents démocratiquement élus » et des chefs militaires. On doit se sacrifier que pour une cause juste : la vérité, la justice, la patrie, la dignité, l’honneur… Si ces valeurs sont foulées au pied à quoi bon de se sacrifier. Aussi, on doit fortement interpeller les « présidents démocratiquement élus » et les officiers supérieurs de l’Armée.
Dispositions politiques :
Dans le N°1524 Challenger du lundi 07 Juin 2021, j’ai écrit un article intitulé : « Existe-t-il, véritablement, des hommes politiques au Mali ? » Dans la réalité, j’essayais de démontrer qu’il n’en existe pas. Heureusement, le temps m’a donné raison. Considérons la déclaration du ministre des Affaires étrangères : le projet de partition du Mali. De deux choses l’une. Ou bien les hommes politiques du Mali ne croient pas le ministre et peut-être, peuvent prouver le contraire. Dans ce cas, ils doivent dénoncer le gouvernement ! Ou bien ils le croient. Dans cet autre cas, ils doivent s’investir, s’impliquer s’ils aiment réellement la République, la Nation. Sont-ils patriotes ? Depuis plus de trente ans, le Mali vit quotidiennement des situations dramatiques. Qu’ont-ils fait pour sortir le Mali de cette impasse ? Le Mali vit une tension avec la France. Qu’ont-ils fait pour soutenir le Mali ? On le sait certains d’entre eux sont des auxiliaires, taupes ou chevaux de Troie pour la France. Ils essayent d’envenimer la tension pour fragiliser les autorités maliennes pour les mettre à la merci des autorités françaises. On parle de débat ou d’inclusivité. Il n’y a rien à attendre d’un homme politique qui, encore, ignore ou n’a pas d’idées claires sur les problèmes brûlants du Mali. Il semblerait que le mot inclusivité n’existe même pas dans la langue française. Comment réalise-t-on l’inclusivité ? Les vingt millions de Maliens ? Impossible ! Deux millions ? Très difficile et sans intérêt. Pourquoi deux millions ? Quelles méthodes, mesures, procédures pour les choisir ? Délégués de partis politiques, de la société civile, cadres de l’Etat, personnes ressources… ? Quelles procédures rationnelles pour réaliser les meilleurs choix ?
En définitive pour les mesures politiques, on ne peut se contenter que ceux qui, en réalité, ne sont pas politiques surtout pas légitimes et ont tous les défauts, tares et travers des députés : Le CNT. Mais l’Assemblée nationale elle-même n’était pas légitime. Les députés ne représentaient pas la Nation. Généralement, chaque député ne représentait que sa propre personne. Certains représentaient le « président démocratiquement élu », d’autres, les présidents de commission représentaient les ministres correspondants ou leurs propres intérêts.
Que faut-ils attendre du CNT ? Faire déguerpir les militaires français du territoire malien.
Dispositions diplomatiques
Depuis du temps du président Moussa Traoré, certains ambassadeurs revendiquent être le représentant du président. Ils entendent user et abuser des crédits et des biens de l’ambassade sans se soumettre aux lois et règlements de la République. Du temps du président Modibo Keïta, il y avait des vertus, le sens de l’honneur, la dignité, des habitudes et reflexes positifs acquis qui font du respect des lois et règlements comme automatiques. Du temps Moussa, il y avait le sens de la mesure, parce que l’autorité du président plane une épée de Damoclès. Du temps de l’ère dite démocratique c’était un partage de sinécure, le pouvoir de l’argent et de la corruption, l’exaltation du moi et de l’égo. Du président Alpha au président IBK, tous, ont ouvert des nouvelles chancelleries sans intérêt si ce n’est l’intérêt du président lui-même et de celui qui est nommé comme ambassadeur. Des ambassadeurs sans culture, sans dimension humaine, sans les moindres qualités qui vont valoir un homme. Des ambassadeurs qui ne comprennent pas la langue dans laquelle ils ont fait des études supérieures. La diplomatie malienne qui est à l’image de la « politique » des Présidents se porte mal. Très mal, c’est pour cela que la communauté internationale dans son ensemble est en accord pour la partition ou l’inexistence du Mali, sur certains plans pour disposer de nous et de nos ressources, une colonisation, sans coût, sans risque et sans corner l’image du colonisateur.
Il est urgent de remplacer certains ambassadeurs dont notamment ceux de la CEDEAO. Il faut, pour la CEDEAO des ambassadeurs qui ont une certaine culture, une certaine envergure, une certaine dimension et un entregent qui permettront, discrètement, de rehausser l’image du Mali. Dans la zone UEMOA, les présidents ne sont pas dupes. Ils savent quelques que soient les apparentes bonnes relations qu’ils ont avec la France, ils sont en sursis. Comment le Mali peut-il tirer un certain intérêt de l’atmosphère qui prévaut ? Par la qualité des messagers et des messages, les ambassadeurs. Envoyé aux USA un ambassadeur véritablement plénipotentiaire qui permettra de tenir haut le flambeau allumé par le Pm. Naturellement, il faut dans l’UE des ambassadeurs responsables d’une grande compétence, d’une grande capacité.
En guise de conclusion
Les portes de l’enfer ne sont pas barricadées à jamais. D’autres Gangafani… SabaneDa… Ogossagou… Boulkessy… Indelimane… sont possibles. Et pour cause les tueries au Niger et au Burkina peuvent-être des préludes à des attaques de plus de grandes envergures au Mali. Il s’agit, peut-être de préparer les esprits et les consciences. Et la France risque de nous faire voir de toutes les couleurs. Quant à la partition du Mali, rien ne presse. Ce qui empêche de le faire tout suite, c’est loin d’être le Mali. C’est que la France, les grandes puissances et les autres acteurs trouvent leurs comptes dans la situation actuelle. Plusieurs autres raisons existent. Les conflits d’intérêts entre les acteurs, les protagonistes, l’opportunité même de cette partition. Une autre raison, non négligeable est la qualité de ceux devront gouverner la partie utile de cette partie utile de cette partition, à savoir le nord. Il s’agit des compétences des gouvernants, de sens de la responsabilité, du capital humain à leur disposition, de leur capacité à faire régner l’ordre, leur fidélité à la France. La partition du Mali se fait dans une réalité d’ensemble, les conséquences chez les voisins immédiats, les nouvelles frontières.
Quant aux autorités, elles ne peuvent que, comme toujours, subir les événements. En termes clairs, les autorités maliennes n’ont pas de partition à jouer dans la partition du Mali. Elles sont passives. C’est dans ce contexte que survint la déclaration du Pm. C’est pourquoi la déclaration du Pm a été une épouvante pour les autorités françaises. L’Etat était mort enterré. Et le Pm, a exhumé le cadavre de l’Etat Mali pour le présenter, le brandir même à la face des autorités françaises en leur disant : Voici ce que vous avez fait de mon Etat, de ma Nation, de ma Patrie, je ressusciterai ce mort. Ce qui a provoqué l’horreur et l’indignation des Français.
Nul n’est indispensable et comme le dit les cimetières sont… Mais le Pm au jour d’aujourd’hui est incontournable pour gérer, gouverner l’Etat et la République au Mali. C’est comme une histoire de 18 brumaire à la malienne. C’est historique et cela se respecte forcément : le destin ou la Main de Dieu. Alors, il faut l’aider et le soutenir tout en sachant que nul n’est infaillible. Autrement dit, il fera des erreurs et même peut-être des fautes, mais il faut le soutenir quand même car le soutenir c’est soutenir le Mali, c’est soutenir l’Afrique, c’est soutenir le Monde, car c’est soutenir la vérité, la justice, la dignité humaine et partant la Paix, valeur suprême des Nations unies. Le pouvoir use, surtout dans un Etat où les mauvaises pratiques et les mauvaises habitudes dévalorisent immensément le capital humain et la capacité humaine. Et il ne faut pas surtout anticiper son usure par le pouvoir. Il faut ralentir, voire empêcher son usure par le pouvoir. Cela se fait en le protégeant contre les hommes politiques très intéressés et de mauvaise foi. Je ne m’en cache pas. Quand j’ai écouté son discours, j’ai pris mon stylo et je me suis adressé au sommet de l’Etat pour dire qu’il est en train de jouer de la mauvaise comédie. Mais, immédiatement après sa déclaration à Genève je me suis ravisé. J’ai fait mienne la pensée du Winston Churchill : « Il disait qu’il n’y a pas de mal à changer d’avis, pourvu que ce soit dans le bon sens ». J’ai pu constater la sincérité du ton, le choix judicieux des mots, le caractère impérial du verbe, l’harmonie entre le langage du corps et la volonté de puissance et la puissance de la volonté. C’est le lieu de répondre à notre interrogation : le Mali tombera-t-il de Charybde en Scylla ? Non ! A-t-on jamais vu une dépouille mortelle en cercueil, couchée dans une tombe, tomber ? La démocratie malienne ou plutôt les hommes politiques maliens et particulièrement les autocrates « présidents démocratiques élus » ont mis le Mali en bière et l’ont enterré. Alors patriotes maliens sincères réunissons-nous autour de Son Excellence, Monsieur le Pm, Choguel Kokalla Maïga. Il nous ressuscitera le Mali. Est-ce qu’il peut le faire seul ? Impossible ! Est-ce nous pouvons le faire ensemble ? Très difficile. Est-ce qu’avec une armée responsable, volontaire et engagé nous y parvenons ? Pas facile. Mais il est bon d’être dans l’état d’esprit de A. Camus quand il dit, dans le mythe de Sisyphe :
« J’ai toujours pensé que si celui qui espère dans la condition humaine est un fou, celui que désespère des évènements est un lâche ; nous serons excusables d’être fous et inexcusables d’être lâches » Mais il y a un préalable, une condition sine qua non. Que l’armée cesse d’être une armée de discours et de propagande creux. Qu’on ne nous dise plus que l’armée monte ou descend en puissance. Elle doit faire son devoir et mériter le qualificatif : la grande muette. L’armée ne doit plus tenir des discours d’excuse, des discours de dérobade : être informée par les populations. Si elle fait bien son devoir, elle sera plus qu’informée, elle sera soutenue. Si elle se dérobe, ne fait pas son devoir, elle ne sera pas informée et elle risque d’être même trahie. Qu’elle soit capable du moindre maintien d’ordre, de faire l’ordre, dans un premier temps, dans la boucle du Niger, la zone de l’office du Niger et dans le Seno. Elle a son avantage tantôt les cours d’eau, tantôt les montagnes qui doivent l’aider à acculer l’ennemi. Nous n’avons besoin d’aucune confrontation avec la France, ni diplomatique, encore moins militaire. Si nous existons nous trouverons les solutions des problèmes que nous avons avec la France dans des Nations unies. Pour une armée ayant le sens moral et la conscience de Télémaque, le sens du devoir, le sens de l’honneur, le patriotisme, le sens du devoir appelant au sacrifice ultime plus important que la vie (Saya Ka Foussa Maloyé), il suffit d’avoir quelques brins d’allumettes et des mousquets pendant, au maximum, quelques semaines. Alors disons :
Seul l’Esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer la vie.
Seul le soldat s’il tient le glaive peut créer, refonder ou libérer l’Etat et défendre la République et la Nation.
Nos colonels ont-ils été soldats avant d’être colonels ? Maintenant sont-ils, à la fois, soldats et colonels.
Wait and See !
Bocar Baba Larab Touré, inspecteur du Trésor à la retraite
Source : Le Challenger