Lundi dernier, le groupe armé GATIA a pris contrôle de Ménaka après un bref échange de tirs avec les forces du MLNA qui occupaient la ville depuis bientôt un an. C’était vers 11 heures du matin. Bilan : 1 mort côté MLNA, 5 véhicules récupérés, aucune victime au sein de la population.
Dans l’après-midi, c’est une foule en liesse qui est allé à la rencontre des combattants du GATIA pour leur exprimer son soutien.
Le lendemain après-midi, des combats ont opposé les 2 groupes armés à une trentaine de kilomètres au Nord de Ménaka. Le MNLA et ses alliés tentaient de récupérer les positions perdues la veille. Ces affrontements se sont soldés par 6 blessés côté MLNA dont 1 succombera de ses blessures, 2 véhicules auraient été brûlés et 3 autres récupérés. Le GATIA aurait également fait des prisonniers.
Hier matin, la grande place de Ménaka a refusé du monde. Une foule compacte s’y était amassée dès 8 heures pour attendre une délégation de l’ONU qui devait arriver de Bamako en vue d’évaluer la situation sur le terrain. La délégation est finalement arrivée vers 13 heures. Malgré la canicule (près de 50° C), la foule, restée sous le soleil, a entonné en chœur l’hymne national du Mali pour accueillir la délégation onusienne.
Dès l’entame de la rencontre, le chef de la délégation onusienne a glissé à l’oreille du maître de cérémonie qu’il n’avait que 10 minutes et qu’il voulait s’entretenir avec le maire, le chef du village et le représentant des jeunes.
Ce qui irrita la foule qui a vigoureusement protesté. Par sécurité, une haie de protection a été constituée pour permettre le retrait de la délégation vers les véhicules dans un climat houleux.
Le message que la population de Ménaka voulait faire passer à la délégation de la MINUSMA comportait essentiellement 2 revendications : le retour de l’administration et le déploiement des forces de défense et de sécurité maliennes dans la ville.
A l’évidence, les habitants de Ménaka redoutent un retour du MNLA dans la localité car cela exposerait les partisans de l’unité du pays à des représailles des séparatistes.
AMAP Ménaka
source : L Essor
