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Menacés d’expulsion des rails du Badialan II : Les conducteurs de Spiros déterminés à se faire entendre

Le lundi 23 août 2021, l’association des Spiros de Badialan II en Commune III du District de Bamako, dirigée par Ibrahim Chérif Sissoko, a animé un point de presse à son siège, près des rails. Etaient présents à ce point de presse, en plus de Ibrahim Chérif Sissoko, Madani Diallo, représentant du Comité de Développement des Quartiers (CDQ) de Badialan II, le président de l’Association PAS quartiers du District de Bamako, Boubacar Sacko, Mamadou Touré, membre de l’association des Spiros de Badialan II etc. Le but du point de presse est d’informer l’opinion nationale et internationale de l’injustice dont sont victimes les occupants d’une zone près des rails de Bandiala II, en face de la station Oryx, notamment les Spiros. Les chefs et mères de familles qui ont été installés par la Mairie de la CIII de façon provisoire (l’espace appartenant au chemin de fer) et qui s’acquittent régulièrement de leurs taxes auprès de l’Etat depuis une quarantaine d’années, sont attaqués devant les tribunaux aujourd’hui par un certain Mahamadou Sacko, né en 1987 à Ségou et habitant du Golf de Bacodjicoroni.

En  janvier  dernier, souligne Mamadou Touré, on a été convoqué au tribunal de la Commune III par un certain  Mahamadou Sacko (il était un revendeur de cartes devant Malitel Da) qui se dit avoir  le contrat  du chemin  de  fer pour  nous  faire lever d’ici.  Le premier  jugement  dont  le verdict a été  rendu en  mars dernier a été à notre faveur.  Un mois après, regrette  Mahamadou Touré, le  même tribunal de la Commune III nous a notifié  que  le premier  jugement  n’a pas été  bien fait. Au verdict  du second  jugement, ajoute Touré, on a  dit  qu’on a perdu. «Qu’est ce  qu’on  voit  sur  le papier du verdict ?  Que  nous  occupons  la maison  de Mahamadou Sacko. L’ordre  a été donné de nous expulser, de  démolir  sous  astreinte  et  réparation  de préjudice. Ce  qui  est faux. Nous  sommes là  au bord des  rails il y a une quarantaine d’années, en plein air. Malgré tout, nous avons  interjeté appel. Au moment que nous  attendons  la suite  de  notre  appel, sa grosse  est  sortie. On  se demande  ce qu’il y a derrière tout ça. Nous  ne blâmons personne. Mais nous disons aux autorités que les chefs  de familles  qui travaillent ici pour  faire vivre leurs familles,  pour  gagner  dignement leur vie au quotidien, sont des maliens comme Mahamadou Sacko. Comme lui Mahamadou  Sacko, nous  travaillons  et payons  nos taxes, nous sommes en règle. Est-ce que  Sacko  Mahamadou  est plus malien que nous?», s’interroge Mamadou Touré. Nous  ne voulons pas  rajouter  un autre problème à ceux que notre pays, le Mali, a déjà. Nous  demandons  aux  autorités  de rassembler  les gens  et non de les diviser. Car  l’acte  qui est en train d’être posé  contre  nous  est injuste, va amener un conflit  que nous ne voulons pas. On  ne peut  pas favoriser   une seule personne  au  détriment  d’une  quarantaine  de  chefs  de familles qui payent  leurs taxes. Où  est ce que vous  avez  vu ça ?  C’est nous qui devons être protégés  ou Mahamadou Sacko  sur  du mensonge? On veut  seulement  qu’on nous  laisse vivre  nos familles  dans la dignité.

Nous   avons  appelé  la presse, souligne le président Ibrahim Chérif Sissoko, car on ne sait plus à quel saint se vouer, pour qu’elle  soit  notre porte-parole, notre  témoin. On  se battait  dans  l’obscurité pour  qu’on nous laisse en paix. Mais comme on ne veut pas nous laisser tranquille, dit Sissoko, nous  avons   décidé  de vous  le faire savoir. «Nous  avons  eu cet espace  à travers la  Mairie de la Commune III qui avait  dit  à l’époque que le long  du rail depuis  Moribabougou  jusqu’à  Samé, ne peut  être vendu. De ce fait, la Mairie  nous  a donné un récépissé. Mais à notre grande surprise, des autorisations normales  sont  sorties au moment  où  Kader était Maire  de la CIII pour  nous faire déguerpir. A l’époque, nous avons cherché à voir le président ATT. On n’a pas pu. Mais  son secrétariat nous a  permis d’avoir l’autorisation normale pour cette même place. Nous n’allons jamais manquer de respect  aux autorités. Car cela n’est pas digne. Mais si  les autorités  jouaient  leurs rôles, on  éviterait ce genre de situation dans le pays», a fait savoir Sissoko.

Madani Diallo, représentant  du Comité  de Développement des Quartiers (CDQ), a, en son nom, au nom  du chef  de quartier, du  président du CDQ , etc. , dit qu’ils ne sont ni de près, ni de loin  d’accord que ces paisibles citoyens soient relevés de leurs espaces pour installer  autres personnes alors  qu’ils respectent  les  droits  et payent les taxes comme il le faut. «De ce fait, celui  qui veut venir provoquer le conflit chez nous, nous ne pouvons que nous dresser contre lui », a fait savoir le représentant du CDQ de Badialan II.  L’endroit  appartient au chemin de fer, certes, mais c’est la population qui est concernée en premier lieur. « En 2016 le chemin de fer a dit qu’il ne donnerait plus de contrat d’occupation à quelqu’un. Mais à notre grande surprise, c’est Mahamadou Sacko qui sort avec des papiers, qu’il y a eu contrat avec le chemin de fer. Ça c’est entre lui et le chemin de fer», a déclaré Ibrahima Chérif Sissoko.

Boubacar Sacko, président du PAS de Quartier du District de Bamako d’ajouter : «Nous interpellons  les autorités  du pays à  travers  vous  que  personne ne quittera ici. Ces gens ne font que vivre du jour au jour. Pourquoi du jour  au lendemain, on veut leur rendre encore la vie impossible. Nous sommes assis avec toutes  les éventualités. Ce n’est pas une menace. Mais c’est la réalité. Car quand tu ne réclames  pas ton droit au Mali, tu es un esclave. Où est la maison ici. Et pourtant  c’est ce que le dernier jugement a rendu. On est chez nous aussi parce que c’est la loi qui nous a fait asseoir ici également.»

Hadama B. Fofana

 Source: Le Républicain

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