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Mémorandum du CMS –CEDEAO sur le retrait de la Minusma : l’Apci-AG note une nouvelle stratégie désespérée de la junte française de rester au Mali

Lors de la cinquième session ordinaire du Conseil de Médiation et de Sécurité au Niveau Ministériel tenue à Bissau, l’organisation Oust africaine (CEDEAO) n’a pas caché son inquiétude face au retrait imminent de la Minusma tel que réclamé par les autorités de la transition. Dans un mémorandum, elle a fait des suggestions qui pourraient « combler » le vide de la Minusma. L’Alliance panafricaine pour la consolidation des idéaux d’Assimi Goïta (l’Apci-AG), trouve que c’est une autre stratégie désespérée de « la junte française » pour garder la main mise sur cette situation.

Créé à peine le jeudi 8 juin 2023, à la Place de l’indépendance de Niafunké, l’Alliance panafricaine pour la consolidation des idéaux d’Assimi Goïta (l’Apci-AG) ne décolère pas face aux agissements de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) par rapport à la volonté de Bamako de mettre définitivement fin à la mission des casques bleus au Mali.

L’Apci-AG estime que c’est une autre stratégie de la France dont les Forces (Barkhane) ont été boostées hors du territoire national de rester et maintenir son dictat au Mali. A l’instar des organisations contre la présence étrangère au Mali, l’Apci-AG soutient à bras le corps, toutes les initiatives des plus hautes autorités de la transition qui penchent vers la quête de la souveraineté pleine et entière du Mali. Donc, les circonstances de crise actuelle ayant exhibé toutes les zones d’ombre de partenariat à l’ancienne forme sont une occasion parfaite de revoir sinon rompre définitivement avec des décennies de domination française. C’est pourquoi après le après Barkhane et Takuba en 2022, ces organisations se dressent maintenant contre la mission Onusienne au Mali (Minusma) et l’organisation Ouest africaine (CEDEAO). Tout comme le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale lors de la séance d’information du Conseil de sécurité sur la situation du Mali, le 16 juin 2023 ou il a soutenu que la Minusma, au lieu de résoudre la crise, a contribué plutôt à exacerber la situation sécuritaire au Mali, en amplifiant les tensions intercommunautaires, multipliant les actions de démoralisation de l’armée malienne, prenant des positions ambiguës et jouant le jeu des ennemis externes du Mali, l’Apci-AG soutient et signe que cette mission Onusienne était en train de faire le jeu de déstabilisation du Mali de la France.

Ayant « échoué » après Barkhane, Takuba et récemment avec la Minusma, la France chercherait donc, selon l’Apci-AG, avec la CDEAO comme s’était le cas lors des Sanctions illégales, illégitimes et inhumaine d’imposer son dictat sur le Mali. Dans son communiqué,« ce mémorandum est une preuve évidente que les dirigeants de cette institution soumise au dictat de la junte française veulent à tout prix se venger des autorités maliennes pour leur avoir demandé de quitter le territoire national sans délai » précise-t-elle tout en regrettant que cela « est indigne d’une organisation comme la CEDEAO ».

Pour la CEDEAO, le retrait de la MINUSMA est susceptible de provoquer, entre autres : « l’effondrement potentiel de l’Accord d’Alger suite au double coup d’Etat et l’entrée en scène de Wagner pourraient dégénérer en une reprise de la guerre totale entre les Forces de défense et de sécurité maliennes/Wagner et les parties signataires du Nord ; Un tel scénario ouvrirait la porte à la résurgence des Groupes Armés Terroristes (GAT), notamment Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) et l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) ; En fonction du sort de Wagner en Russie, une telle guerre totale exacerberait les conflits intercommunautaires, notamment entre les Dogons et les Peuls, provoquerait un quasi-effondrement de l’État et exercerait une pression encore plus forte sur le Burkina Faso et le Niger, et aggraverait les incursions terroristes transfrontalières dans les États riverains ; la situation pourrait aggraver les violations des droits de l’homme et la crise humanitaire déjà importante, ainsi que les déplacements et les flux de réfugiés dans le centre du Sahel et au-delà.

Pour combler le vide, l’ancien premier ministre Moussa Mara également convaincu du rôle important de la Minusma malgré les critiques, exhorte de son côté, les plus hautes autorités de la transition d’être beaucoup plus regardants sur « la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali pour lequel la MINUSMA a le plus souvent joué un rôle de facilitateur utile. La situation actuelle de défiance des parties de l’Accord constitue un facteur de complexification supplémentaire qu’il convient de prendre à bras le corps et sans délai ; La prise en charge des actions sociales, de construction et de réhabilitation d’infrastructures dans le Centre et le Nord du pays matérialisés par les multiples projets à impact rapide réalisés par la MINUSMA au cours des 10 dernières années. Il est maintenant reconnu de tous que s’il n’y a pas de développement sans sécurité, il n’y a pas non plus de sécurité sans développement ; La poursuite du renforcement de nos forces armées et de sécurité mais aussi de notre administration dans toutes ces zones dans lesquelles opérait et parfois résidait la MINUSMA pour qu’aucun vide ou presque ne suive leur départ d’une part et que la construction de la paix dans notre pays soit pérenne et en perpétuelle amélioration d’autre part ; Le renforcement significatif de nos organisations de droits de l’homme afin qu’elles soient davantage outillées, davantage crédibles, davantage audibles et que leurs paroles pèsent et soient suivies d’effet par les autorités en charge de la gestion de notre Etat. Plus que jamais, nous devons relever le défi de notre souscription à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 Décembre 1948 et à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981 ; La crédibilisation de notre justice pour que les enquêtes ouvertes, particulièrement tout au long de cette crise mais pas seulement, puissent être clôturées. Cela, nous ne le devons ni à la communauté internationale, ni même à la communauté régionale, nous le devons d’abord à nous-mêmes, et plus encore à tous ces morts auxquels justice n’a pas été rendue ; La mise en place d’alternatives crédibles et durables pour les centaines voire les milliers de nos compatriotes qui vont perdre leur emploi, pour les nombreux sous-traitants qui vont perdre leurs marchés, afin que notre économie déjà mal en point ne s’enlise davantage ; La réalisation de l’aide humanitaire en faveur de nos compatriotes frappés par le dénuement ; la situation humanitaire reste très alarmante avec près de 8,8 millions de personnes ayant besoin d’une assistance et près de 380 000 déplacés. De tous les enjeux, celui-ci est sans doute le plus crucial ».

Issa Djiguiba

Source : LE PAYS

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