Ce Vendredi était une journée chômée et payée au Mali. Plusieurs mouvements étaient perceptibles dans la capitale et dans la ville garnison de Kati. C’est une colère noire qui a été exprimée par les familles et amis des militaires qui sont et qui tombent au front. Le gouvernement, mieux, le chef de l’Etat devrait se rendre à l’évidence que les récurrents et vides discours ne servent plus à rien. La colère des familles de militaires était d’abord dans leur opposition à tout déploiement de soldats sur les théâtres des opérations. Aujourd’hui, le malaise s’enfle, le peuple s’interroge et Koulouba perd à la fois l’appétit et le sommeil.
Plusieurs responsables politiques, en majorité, des leaders l’opposition, des syndicalistes, des regroupements et d’associations ont participé à ce meeting au pied du monument de l’indépendance. Tour à tour, les uns et les autres avaient des minutes réduites pour passer des messages à la fois poignants contre les dirigeants mais aussi de solidarité et d’engagement aux côtés de nos FAMa.
Il n’est un secret pour personne que le territoire national échappe au Mali estime Me Mountaga Tall. Il a martelé que c’est une situation confuse et nuageuse qui prévaut. Ceux qui méritent assistance et accompagnement, ce sont les militaires qui ont renoncé à leurs familles pour défendre le MALI. Toutes les attaques contre les FAMa, de Namapla à Indelimane en passant par Dioura et Mondoro et autres choquent encore la conscience et le cœur des maliens. C’est pourquoi, dira Me Tall, « nous exigeons que les équipements adéquats soient fournis à nos soldats et qu’ils soient installés dans des camps » Aussi, il s’est montré clair et net dans les affaires de corruption soulevées au sein de l’armée : « Que tous ceux qui sont impliqués dans des détournements au sein de l’armée soient conduits au tribunal » a soutenu Me Tall, membre du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie.
Lors de cette marche, l’autre opposition, celle qui s’est casée dans le gouvernement, n’a pas participé à ladite marche. Me Mohamed Ali Bathily, Me Sy Kadiatou Sow, Choguel Kokalla Maiga, Youbba Bah, Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé, Yeah Samaké, Konimba Sidibé, Moussa Sinko Coulibaly et Amion Guindo de la CSTM étaient tous de la partie.
Choguel Kokalla Maiga quant à lui, a dénoncé le statut de Kidal avec toutes les mesures particulières qui y ont cours : « Nous ne voulons pas que le Mali se divise. Sinon, ils ont déjà divisé le Mali. La principauté de Kidal, avec des défilés, des juges, des percepteurs d’impôts. Que l’autorité de l’Etat du Mali s’exercice à Kidal.
L’absence de l’Etat, dans une bonne partie du centre du pays, ne favorise pas le rétablissement de l’intégrité nationale. Personne ne viendra libérer le Mali si ce n’est l’armée malienne. Choguel a demandé qu’à chaque nouvelle sortie, que les gens se mobilisent et mobilisent les autres afin que l’armée soit rassurée du soutien de son peuple.
Madame Sy Kadiatou Sow, une des figure féminine de la lutte démocratie est allé droit au but : « Les français ne sont pas plus instruits que les maliens, ce ne sont pas eux qui ont élu IBK. Elle s’est interrogée si la nécessité que le chef de l’Etat malien écoute les maliens avant d’aller écouter d’autres personnes. Chaque pays vise ses intérêts et les maliens ne défendront que le Mali seulement.
Autre intervention, c’est celle de l’ancien Premier Ministre, Modibo Sidibé des FARE. Pour lui, il faut se faire aider, il faut savoir quelle direction vous prenez. Le Mali a été humilié et blessé. Il faut donc effacer cette humiliation. « Nous saluons nos forces de défense et de sécurité, nous les soutenons et nous nous battrons afin qu’elles soient dans les conditions » promet Modibo Sidibé.
S’il y a un leader qui coupe le sommeil à Ibrahim Boubacar Keita, c’est bien le Général Moussa Sinko Coulibaly. Après ses marques de respect à l’endroit de la foule, Sinko cadre son intervention et mêmes les slogans : « Si vous êtes convaincu qu’IBK a fait ce que je vais dire, vous répondez IBK » lance-t-il à l’assistance. « Qui a trahi le mali ? Qui a vendu le Mali ? Qui a volé tout l’argent du Mali ? Qui a tué nos soldats ? » La réponse, du côté du peuple, c’est IBK le refrain.
Le général n’a pas trop tourné « Nous demandons à Ibrahim Boubacar Keita, avec toute sa bande, de démissionner. Nous n’espérons plus rien en lui et en ses collaborateurs. Nous ne lui demandons pas deux choses : Nous voulons qu’il démissionne » conclut-il.
Le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, a remercié toute la foule pour avoir effectué le déplacement. Les difficultés au Mali sont connues et comprises. « Seuls les maliens pourront sauver le Mali. Nous aimons, nous adorons et nous sommes avec l’armée. Ils ont été trahis » certifie Soumi. « Au moment ils s’apprêtent à mener le combat, ils ont été surpris que leurs avions soient cloués au sol » Soumi assimile cela à de la haute trahison. Il faut garantir la postérité des familles militaires en octroyant des bourses aux orphelins et en érigeant des hôpitaux militaires « Que ceux qui veulent aider le Mali le fassent dans la dignité. Que ça soit la France, la Minusma ou les USA, il faut que l’aide qu’ils veulent apporter soit dans la dynamique tracée par le peuple malien. » Mais déplore-t-il, avec des dirigeants sans vision, il ne faut pas s’étonner de cette gravité de la crise.
L’ancien ministre Mohamed Ali Bathily a commencé par rendre hommage aux soldats tombés, avec des prières et des encouragements aux familles des victimes. Il a été voté que les ayants droits bénéficieront de salaires jusqu’à 18 ans. Bathily s’est déclaré avocat de toutes les familles qui n’arrivent pas à acquérir cette promesse et cette obligation. Au passage, il dit organiser la semaine prochaine une manifestation de soutien à la justice afin que tous les responsables, militaires et civils puissent être traduits par la loi.
Yeah Samaké : soutenir l’armée est un acte naturel que le Parti pour l’Action Civique et Patriotique les autorités ont échoué, la Minusma et Barkhane aussi ont échoué à nous sécuriser. Il estime être sorti pour que Koulouba entende et écoute le maliens. L’armée malienne n’a pas échoué. Même la puissante armée du monde, si elle est déployée dans les mêmes conditions avec les mêmes moyens, échouera. C’est le pouvoir qui a échoué, c’est le régime d’IBK qui a échoué.
Pour l’honorable Mamadou Hawa Gassamba, les maliens sont dans un avion où il n’y a pas commandant de bord. Il est allé plus loin en de termes comestibles : « Dégage IBK ». Le rassemblement a pris fin par l’entonnement de l’hymne national du Mali avec des slogans « Vive l’Armée » à la place de l’indépendance avec des drapeaux français brulés.
Figaro du Mali