Le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, a rencontré, le 27 août 2021, la Classe politique malienne au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Au cours de cette rencontre, Me Mountaga Tall, leader du CNID FYT, porte-parole du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), a pris la parole pour donner la position de son regroupement. «Nous sommes demandeurs et preneurs de toutes les propositions d’amélioration des mesures envisagées pour la réussite de la Transition. Mais nous rejetons aussi tout rejet fondé sur de pures considérations partisanes », a-t-il dit. Selon lui, les Maliens font le même diagnostic de la situation peu reluisante de notre pays. «Organisons-nous pour faire des élections propres qui seraient acceptées par tous », a souhaité Me Mountaga Tall.
D’entrée de jeu, Me Mountaga Tall du M5-RFP a fait savoir que les Maliens font le même diagnostic de la situation peu reluisante du Mali. Avant d’ajouter que la Transition malienne hérite sans aucun doute d’une situation peu reluisante, marquée par une crise multidimensionnelle qui se manifeste par la persistance de l’insécurité ; une santé économique fragile en raison de la corruption et de l’impunité qui était érigées en mode de gouvernance ; un secteur de l’éducation en pleine crise depuis trois décennies avec des écoles fermées ; des revendications syndicales récurrentes ; un secteur sanitaire mis à mal par la crise de la pandémie de COVID-19 ; une agriculture frappée de plein fouet par les effets de la crise et par une gouvernance douteuse ; des risques d’inondations dans le pays ; des infrastructures dégradées, mal exécutées ou inexistantes ; une flambée des prix des denrées alimentaires due à une mauvaise politique d’approvisionnement du pays qui perdure ; une administration absente sur une grande partie du territoire national depuis bien longtemps et la soif du peuple malien pour plus de justice. « Ce contexte peu reluisant requiert un sursaut national, voire une union sacrée des fils et des filles du pays pour faire face aux multiples défis », a-t-il dit. A ses dires, certains partis politiques ont marqué leur désaccord avec quelques mesures phares de Programme d’Actions du Gouvernement. A cet effet, il dira que la seule attitude qui vaille est l’écoute attentive suivie de la quête du consensus. « La démarche, pour nous M5-RFP, est simple : nous sommes demandeurs et preneurs de toutes les propositions d’amélioration des mesures envisagées pour la réussite de la Transition. Mais nous rejetons aussi tout rejet fondé sur de pures considérations partisanes », a indiqué Me Tall. Pour lui, le débat sur les Assises Nationales de la Refondation doit désormais porter sur les assurances à donner sur sa compatibilité avec les délais impartis à la Transition et non sur son utilité maintes fois réaffirmées ; et aussi sur son inclusivité réelle, son impartialité, sa durée ou son coût. Selon lui, vouloir le remettre purement et simplement en cause n’est pas productif. « L’Organe unique de Gestion des élections est aujourd’hui la garantie de l’organisation d’élections libres, régulières et transparentes. Au lieu de nous mettre d’accord pour organiser une dernière fois des élections frauduleuses, organisons-nous pour faire des élections propres qui seraient acceptées par tous. Ne bricolons plus, car nous avons payé un prix trop élevé aux mauvaises élections. Cet organe peut être mis en place de façon inclusive et non clivante ; donnons-nous les mains pour y travailler. Nous le pouvons, nous le devons, dans le strict respect des protocoles pertinents de la CEDEAO qui n’ont malheureusement été cités que de façon partielle et partiale. Quant au respect du temps imparti à la Transition, j’invite celui qui, ici, a entendu une voix autorisée soutenir une éventuelle prorogation de ce délai à le faire savoir. Travaillons ensemble à la réussite de la Transition, sortons du procès d’Intention », a conclu Me Mountaga TALL.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain