Pour la 34ème fois, le président du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid-FYT), Mountaga Tall, a respecté la tradition. Cela, en présentant ses vœux de nouvel an à la presse nationale et internationale. Il a saisi l’occasion pour s’étaler sur le rôle primordial que la transition doit jouer au Mali. De son avis, elle est l’occasion unique de refonder notre pays afin de le porter au firmament des nations qui comptent.
Le président du Cnid, Me Mountaga Tall n’a pas dérogé à la tradition, celle de présenter ses vœux à la presse dans toute sa diversité. La cérémonie a réuni, ce mercredi 26 janvier 2022, les membres du parti et ceux du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP). Le président Tall du parti du soleil levant avait à ses côtés les présidents de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, de l’Assep, Bassidiki Touré et Malick Konaté au nom des médias sociaux.
Dans son intervention, le président Tall a affirmé que la transition en cours dans le pays, fruit de la lutte héroïque du peuple malien porté par le M5-RFP et parachevé par les concitoyens en uniforme est une occasion unique de refonder le Mali afin de le porter au firmament des nations qui comptent. Mais, développe-t-il, pour cela, les Maliens doivent d’abord et en premier lieu procéder à une introspection profonde et sans complaisance pour savoir pourquoi une grande nation comme la notre a pu tomber si bas.
Se réjouissant de la réussite des Assises nationales de la refondation, le conférencier dira qu’elles sont un formidable défi relevé avec brio malgré certaines insuffisances inhérentes à toute œuvre humaine. Il a ajouté qu’elles ont donné un début de réponse à cette question essentielle et surtout indiqué les voies à explorer pour relever le Mali.
Le conférencier tient à l’application des recommandations issues de cette rencontre entre les Maliens. Ecoutons-le : « Nous devons courageusement mais aussi intelligemment appliquer les recommandations qui en sont issues. Ce vaste chantier ne s’achèvera ni pendant une transition ni pendant un seul mandat. Pour autant la transition doit en poser les jalons essentiels dans les délais qui seront convenus avec nos partenaires ».
« Relever notre patrie, lui redonner sa dignité »
Me Tall n’a pas manqué de prôner les concours de toutes générations au Mali. A l’entendre, il faudra abattre tous les murs de défiance et construire des ponts de confiance et de complémentarité entre les générations et les couches socioprofessionnelles. De son point de vue, cela se doit par une pédagogie, une synergie et une complémentarité permettant de dépasser les conflits générationnels entre jeunes et aînés. « Personne, même ceux qui ont plusieurs nationalités, n’a deux Mali. Cette ancienne et fière nation hier par terre et parfois piétinée, se relève. Relever notre patrie et lui redonner sa dignité d’antan est le sens ultime de notre combat ».
Auparavant, l’orateur du jour avait fait savoir que cette présentation des vœux était un moment privilégié de communion et de partage avec les hommes, les femmes de media et des réseaux sociaux, leaders d’opinion et témoins vivants de l’actualité.
Me Tall se dit conscient du rôle irremplaçable des hommes de média en tant que lanceurs d’alerte et sentinelle vigilante pour la bonne gouvernance, la consolidation de l’Etat de droit et le respect des droits humains. « Je n’ai cessé, depuis plus de deux décennies au nom du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid-FYT) à m’investir pour une bonne formation initiale et continue des journalistes et pour des entreprises de presse viables afin de soustraire les journalistes de la précarité », dit-il.
Si l’on en croit l’interlocuteur du jour, il n’a cessé de soutenir avec constance, voire entêtement, la dépénalisation des délits de presse. Mais, il dit avoir aussi soutenu que la dépénalisation des délits de presse ne saurait se confondre avec l’irresponsabilité des acteurs des médias qui doivent répondre des manquements dont ils se rendraient coupables, soit par l’opprobre de leurs pairs qui pour lui est la pire des sanctions, soit par des condamnations pécuniaires appropriées.
L’avocat pense que les pouvoirs publics doivent protection aux journalistes dans l’exercice de leur métier qui n’est pas exempt de risques ainsi que le fait ressortir, année après année, le classement de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières.
Rappelons que, pour l’honneur du Mali, Mountaga Tall a déploré les cas de Birama Touré et des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon enlevés et assassinés à Kidal le 2 novembre 2013.
Bazoumana KANE
Source: L’Alerte