Prenant de court plus d’un, Me Mountaga Tall a balayé d’un revers de main les rumeurs selon lesquelles le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) devrait se constituer en un seul parti avec un candidat unique pour les prochaines élections présidentielles. D’après le président du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid-Faso Yiriwa Ton), cela est «impossible» puisqu’au-delà des partis politiques, le Mouvement est constitué par des syndicats et des associations qui n’ont pas vocation à faire la politique.
Le leader politique a donné ces précisions, hier à la Maison de la presse, lors de sa traditionnelle présentation des vœux à la presse. Outre les journalistes-reporters, la rencontre a enregistré la présence des barons de la presse qui ont remercié Me Mountaga Tall pour ses efforts constants auprès du 4è pouvoir. Mais celui que la presse considère comme son «ami», veut aller encore plus loin, en confortant la qualité de cette relation. De ce fait, après avoir déploré des cas «d’atteintes à la liberté de la presse » dans notre pays, le président du Cnid a estimé qu’il y a lieu d’abroger immédiatement l’Instruction n°2366/MATD-SG du 18 décembre 2020 relative à l’application de l’état d’urgence. Un texte qui, sous le couvert de lutte contre la pandémie de Covid-19, fait planer des menaces sur toutes les libertés individuelles et collectives, justifiera l’homme de droit.
En outre, l’ancien ministre a estimé qu’il faut dépénaliser les délits de presse. « Je ne confondrai jamais cette mesure avec l’irresponsabilité des acteurs des médias qui doivent répondre des manquements dont ils se rendraient coupables soit par le jugement de leurs pairs… soit par des sanctions pécuniaires appropriées», a-t-il proposé.
Me Mountaga Tall est, par ailleurs, revenu sur le bilan de l’année 2020 qui a été marqué par la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta à la suite de l’action «héroïque» et «patriotique» du M5-RFP.
D’après lui, le «fruit mûr» a été cueilli le 18 août dernier par un groupe de militaires rassemblés au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Malheureusement, ledit Comité, a déploré l’animateur de la conférence, n’a jamais su établir une coopération dynamique avec le Mouvement du 5 juin qui, même en dehors des organes de la Transition, continue à prôner une «Transition de rupture et non une rupture de la Transition». Aussi, a-t-il indiqué, dans un souci d’honnêteté et de redevabilité envers le peuple malien, que la Transition est sur une «très mauvaise trajectoire qu’il convient, pour le bien de tous, de redresser au plus tôt».
Me Mountaga Tall a annoncé le congrès extraordinaire de son parti prévu en mai prochain et qui mettra en place une nouvelle direction. À ce propos, il a réaffirmé son intention de ne pas renouveler son mandat à la tête du parti, l’ouvrant ainsi à des «idées neuves pour le rendre encore plus fort».
Bembablin DOUMBIA
Source: L’Essor