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Me Mohamed Aly Bathily : « Je suis très attentif à l’application du droit de façon égale pour tous »

Pour l’ancien ministre de la Justice Me Mohamed Aly Bathily, membre du Comité stratégique du M5, l’enquête dans l’affaire des tueries de juillet 2020 devait commencer par le ministère de la Sécurité, l’autorité de tutelle compétente pour déployer la Force spéciale antiterroriste (FORSAT)

 

Que pensez-vous de la libération sous pression du Commandant de la FORSAT, qui s’est par la suite remis à la disposition de la justice ?

Je suis très attentif à l’application du droit, mais de façon égale pour tous les citoyens. Il y a trois commandants à la FORSAT : celui qui commande les gendarmes, celui de la garde nationale et celui de la police. C’est la FORSAT qui est intervenue et non sa version police, garde nationale ou gendarmerie. Pourquoi seul le commandant de la police a été interpellé et non les trois en même temps ?  D’après les textes, la FORSAT est placée sous l’ordre du ministre de la Sécurité. En aucun cas elle ne peut intervenir sans ordre du ministre. Personnellement, le premier point sur lequel je porterais mon attention est de savoir d’où vient l’ordre qui a permis de mettre la FORSAT dehors.

Est-ce que ce coup de pression des policiers ne va  pas influencer le processus de manifestation de la vérité ?

Moi, je serais juge, cela ne m’intimiderait pas. Ils ont le droit de manifester, de faire un sit-in, mais si le juge est droit dans ses bottes cela ne doit pas l’impressionner. Mais s’ils veulent aller au-delà, en cassant la prison par exemple, c’est autre chose.

Les policiers pointent du doigt le M5 comme celui qui a ordonné la désobéissance civile qui a dégénéré…

La désobéissance civile est un droit constitutionnel. Les policiers font de l’amalgame. Ils ne peuvent pas nous dire que lorsque nous exerçons nos droits constitutionnels ils ont le droit de nous tirer dessus comme des lapins. Qu’ils se défendent autrement et mieux. Selon moi, le juge a mal procédé. Je n’aurais jamais appelé les commandants sans avoir au préalable appelé l’autorité de tutelle, qui est la seule à pouvoir ordonner leur sortie. Pour arrêter les commandants, il aurait fallu établir qu’ils étaient sortis d’eux-mêmes. Certes, à l’époque des faits, il n’y avait pas de ministre de la Sécurité. Mais tant qu’on n’a pas fait de passation on est en charge du département. J’aurais d’abord demandé la réalité à Salif Traoré. S’il niait avoir une quelconque responsabilité dans la décision d’envoyer la FORSAT sur le terrain les jours des tueries, il faudrait alors interroger le Premier ministre et le Secrétaire général du ministère de la Sécurité d’alors. 

Source : Journal du Mali

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