Le dossier de l’affaire dite « Tentative de déstabilisation des institutions de la République » divise toujours les avocats de la défense et l’État du Mali. Me Kassoum Tapo qui a toujours insisté que le dossier est « vide », dénonce « la politisation » de cette faire. « C’est dommage que l’affaire ait été politisée », a-t-il martelé lors du point de presse de lancement de son mouvement, le MOREMA, lorsqu’il a été interrogé.
Pour Me Tapo, il ne doit pas y avoir de polémique sur la libération des personnalités détenues après la décision de la Chambre d’accusation. « La Chambre d’accusation a annulé la procédure et les mandats qui permettent de garder ces jeunes en prison », a-t-il laissé entendre. Pour lui, ces détenus ne doivent aucunement rester en prison à l’heure. « Aujourd’hui, ils sont en prison sans titre. Ils sont en prison, détenus, arbitrairement », a-t-il déclaré haut et fort. A en croire Me Tapo, le pourvoi inscrit par le procureur général n’a pas de caractère suspensif. « Le pourvoi est une voie de recours extraordinaire. Donc, il ne suspend pas les décisions sauf exception. Dans le code malien, le pourvoi, en matière pénal, est suspensif pour éviter l’application des condamnations », a expliqué le chef du pôle d’avocats de la défense dans l’affaire de « Déstabilisation des Institutions de la République ».
A ses dires, quand la chambre d’accusation annule une décision et qu’on fasse un pourvoi, ce pourvoit n’est pas suspensif. « Donc la décision d’annulation est exécutoire. Vous ne pouvez pas maintenir des gens en prison alors qu’exceptionnellement, vous devez les éviter de la prison », a déclaré l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des sceaux. Cette version de Me Tapo a été défendue par Me Sangaré, lui aussi, membre du MOREMA : « La remise en liberté est le principe. L’exception, c’est la détention ».
Par ailleurs, Me Tapo a attiré l’attention de la Communauté internationale sur la situation de ses clients détenus à la prison centrale de Bamako depuis des mois. « La Communauté internationale nous regarde. L’OHADA s’est réunie ici il n’y a pas longtemps », affirme-t-il.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali