Porté à la tête du Ministère des Sports, le 30 décembre 2017, Me Jean Claude Sidibé mise sur le règlement des crises et la performance dans les différentes disciplines sportives. En toile de fond, le règlement de la lancinante crise qui secoue le football national, les nouvelles perspectives pour le basketball et les 32 autres Fédérations sportives que compte le pays. Lisez plutôt cette interview qu’il a bien voulu nous accorder !
L’Investigateur : C’est quoi votre vision du développement du sport au Mali ?
JCS : Ma vision avant tout, c’est de faire en sorte que les 34 Fédérations sportives en République du Mali puissent travailler sereinement. Qu’elles soient solidifiées et qu’il ait moins de difficultés comme on a vu en football. Je ferai en sorte que les fédérations soient véritablement pacifiées. Ensuite, que les différents renouvellements des différentes fédérations se fassent dans la transparence et que les textes soient appliqués. Vous savez, on a beaucoup plus un problème d’application des textes qu’autres choses. Je ferai en sorte que l’ensemble des fédérations puissent voir leurs programmes d’activités exécutés. C’est la promesse que j’ai tenue aux différentes fédérations lorsque je les ai reçues. Tous les programmes arbitrés cette année seront effectivement exécutés.
La composition du CONOR suscite encore des interrogations quant aux critères mis en avant. Certains auraient voulu voir des anciens internationaux venir à la rescousse. Comment s’est opéré le choix des hommes et des femmes qui composent cette structure ?
Sachez que le CONOR a été entièrement désigné par la FIFA. La délégation de la FIFA, quand elle est arrivée, m’a fait savoir que c’est à elle de choisir les membres du CONOR. J’ai eu une longue discussion sur cette question avec elle. Mais l’instance suprême du football international n’a pas voulu changer cela. Elle a donc décidé de choisir 5 personnes jugées indépendantes. J’ai quand même tenu à avoir la primeur de l’information avant que la presse n’en soit saisie pour voir si j’avais des réserves ou pas. Les 5 personnes peuvent à mon avis bien faire le boulot.
Le travail qui les attend est peut-être difficile mais pas très compliqué. La feuille de route établie par la FIFA est la gestion des affaires courantes, sortir un collège électoral et aller aux élections.
La question aujourd’hui est que, si on ne peut pas avoir un championnat intégral, on puisse avec l’accord des différents clubs organiser d’autres formes de tournois. Cela peut prendre une autre forme.
Pour le choix des ligues en difficulté, le CONOR a plusieurs options. Soit entériner les anciens bureaux, entériner les nouveaux bureaux ou décider d’aller aux élections dans ces ligues. Il s’agissait en l’occurrence des ligues de Kayes, de Ségou, un club (le Mamayira) et éventuellement la ligue de Bamako. A l’aide des différents PV que détient le CONOR, le travaille ne devrait pas dépasser 2 et 3 mois. J’estime que les hommes et les femmes choisis sont suffisamment outillés.
Quelle assurance donnez-vous aux acteurs du football, qu’au bout des 3 mois le CONOR va effectivement passer le témoin à un bureau exécutif légitimement constitué pour la FEMAFOOT ?
Le CONOR fonctionne comme une fédération. Et les fédérations sont indépendantes du Ministère des sports. C’est vrai qu’il y a la tutelle, mais je n’ai aucune influence ou pression ou à faire sur le CONOR. Je n’en ai pas les moyens encore moins les attributions. Le fonctionnement interne d’une fédération dépend de la fédération. Le calendrier du CONOR dépend du CONOR. Mais ce qui est sûr je vais faire en sorte que le CONOR puisse commencer à travailler avant même l’arrivée des fonds promis par la FIFA. J’ai demandé au Gouvernement (qui m’a suivi) à ce que les commodités d’usage soient données à l’équipe pour que le travaille puisse effectivement commencer.
Et aussi, je rencontre fréquemment les membres du CONOR qui me font remonter leur difficulté. Je fais donc en sorte que ces difficultés soient enlevées. Notre devoir c’est de faire en sorte que nous puissions dépasser tous les clivages et aller aux élections.
Avec l’installation du CONOR, nombre de Maliens s’interrogent du rôle qui vous reste à jouer dans la résolution de la crise du football qui dure depuis de longs mois ?
La mission qui m’est dévolue est de pouvoir pacifier les esprits. Cela a commencé à porter fruits. Le tournoi que nous venons de connaitre était l’initiative des quatre clubs de première division. Pour les encourager de l’initiative et de leur volonté commune de sortir de la crise, le président de la République leur a remis 60 Millions F CFA.
Le basketball est le sport qui a véritablement fait briller le Mali sur l’arène internationale. Quelles orientations entendez-vous donner à cette discipline que vous-même avez contribué à bâtir ?
Nous avons évidemment fait de très belles choses à la Fédération malienne de basket. Tout n’est pas parfait bien entendu. Et je suis loin d’être le seul à l’avoir fait. Après moi, il y aura d’autres personnes dévouées pour porter le basket plus haut. J’y ai laissé beaucoup de gens compétents. En avril, nous aurons une nouvelle fédération qui va porter le flambeau. Je ne doute pas que nous aurons un bon président qui aura à animer une belle équipe.
Le Mali est engagé en junior homme à Bamako pour une coupe d’Afrique. Le prochain cap c’est Madagascar, en dame, où nous travaillerons évidemment pour garder le titre.
Entretien réalisée par David Dembélé
L’investigateur Mali