Pour moi, le 18 aout n’était pas un véritable renversement du pouvoir d’IBK, mais plutôt un arrangement, qui a permis aux proches d’IBK de se substituer à lui, à la tête de l’Etat. D’où, le fait que pendant 9mois, tout a stagnés, rien n’a bougé.
Le véritable coup d’Etat, c’est le second, qui a permis aux militaires du CNSP (Comité national pour le salut du peuple) et au M5/RFP de reprendre la tête de l’’Etat. Depuis, on attend un changement. La différence par rapport au régime IBK, c’est qu’IBK a multiplié les erreurs, de telle sorte que, les Maliens ont perdu espoir en sa politique. Aujourd’hui bon nombres des Maliens gardent espoir même, s’ils sont impatients.
D’une manière générale, les Maliens ont l’espoir que les affaires du pays marchent. C’est une différence plutôt spirituelle, c’est dans l’esprit. Mais de façon définitive, on peut dire que c’est le désespoir et l’espoir.
Aujourd’hui, les gens espèrent même s’ils sont dubitatifs. Personne n’a encore désespéré. On désespérerait lorsqu’ à la fin de la Transition on ne voyait rien qui change de la période IBK. Cela dit, je vous entends ergoter au sujet de la durée de la transition.
Moi, je vais vous dire que rien ne pourra se faire dans les 6 mois impartis de la Cédéao. Si nous tenons à terminer la transition dans les 6mois restants : organiser les élections dans les 6mois ; faire toutes les reformes dans les 6mois, nous allons vers un autre coup d’Etat au lendemain du 22 février 2022.
Donc, la transition sera prolongée sans nul doute, ceux qui sont pressés, qu’ils sassent que nous n’avons plus de pays. Nous sommes guettés par le syndrome Afghan et le syndrome somalien. Nous devons rebâtir notre pays d’abord.
Propos recueillis par MAMADoU KoMINA,
Source : Les Echos