C’est à leur siège à Kalaban Coura que les membres des Associations pour le Mali APM ont tenu leur assemblée générale. L’objectif était de définir la nouvelle direction et les nouvelles responsabilités qui doivent être les leurs après l’éviction de leur président Me Mohamed Ali Bathily. Les délégués étaient venus de plusieurs localités du Mali et de l’extérieur.
Cette assemblée qui était prévue depuis deux mois, permettant aux militants d’évaluer et de se prononcer sur le parcours. En 2013, dira Bathily, l’APM avait soutenu Ibrahim Boubacar Kéita. Bientôt, il est peut-être dans une dynamique de renouvellement de son mandat, donc l’assemblée générale également se penche sur l’option de voir s’il faut encore soutenir IBK ou non : « Personne ne peut sauver le Mali sans ses fils. Dieu nous a donné des parents et un pays. Ce sont des choses qu’on saurait changer. Il est inconcevable de prendre à la légère ces trois choses. Le Mali regorge de bien de potentialités alors que ses jeunes prennent le chemin de l’aventure incertaine. »
Le Mali est un pays structuré avec des lois qui délimitent tout. Le pouvoir s’exerce dans ces dispositions. La rencontre du samedi devrait se pencher sur la caution des militants à un soutien au président comme en 2013 ou en une autre option.
Quant à son affichage avec Aliou Boubacar Diallo, Bathily s’est expliqué qu’il n’y a eu aucun accord. Il dit avoir engagé des échanges avec Diallo et que celles-ci pourraient être approndies. « On a toujours parlé du Mali, on parlera au nom du Mali », a insisté le président incontesté des APM. Notre association n’appartient au chef de l’Etat. Nous l’avons soutenu pour le Mali, nous ne l’avons pas trahi.
Vieux Koné de Koutiala s’est insurgé contre la sortie de leur président du gouvernement. Pour lui, le traitement fait à Bathily n’est que la conséquence des images projetées par APM. « On ne reconnaît pas un président pour les APM, autre que Me Bathily. Nous ne voudrons pas soutenir IBK et tout Koutiala souhaite votre candidature. »
Pour Sidi Bakayoko représentant la jeunesse du bureau national. C’est la jeunesse qui est derrière Bathily. Il a rappelé que les APM ont fait en 2015 la formation d’un bureau le 19 Décembre à la maison des aînés. 18 commissions avaient été créées en Mai 2016. Aussi des actions citoyennes ont vu le jour avec l’implantation d’arbres, des dons de sang et dons de médicaments sous le parrainage du guide Chérif Ousmane Madani Haïdara.
Pour Bathily, une candidature à la présidence ne s’improvise pas : « Il faut avoir du respect pour les autres. C’est une décision personnelle et parfois ça dépend également. Si je dois me présenter, je me préparerai et je l’annoncerai. »
Quand la question de son fils Ras Bath, l’ancien ministre ne s’est pas fait prier. Il assume avoir défendu son fils et pour rien au monde n’aurait abandonné son fils entre les mains du régime : « On ne veut pas se poser des vraies questions dans ce pays. Lui si je voulais mettre son fils en prison, il n’allait pas se poser d’autres questions. Il allait se dire Bathily ne m’aime pas. » Tout de blanc vêtu, l’ancien ministre était majestueusement assis sous une pluie fine d’un samedi peu ordinaire.
Mais les plus importantes décisions sont que le président IBK a perdu le soutien des APM. Les militants ont décidé de soutenir Me Mohamed Ali lui-même et l’ont exhorté à se porter candidat pour les élections à venir. Le calme a régné et les débats étaient vifs et pointus dans la façon dont le pays est gouverné.
Figaro mali