En Mauritanie, plus de 800 ressortissants maliens établis dans le pays ont manifesté, ce dimanche, devant leur ambassade à Nouakchott pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de séjour. Ils font l’objet d’interpellations et de reconduites à la frontière pour ceux qui ne détiennent pas un titre de séjour. Les autorités de Nouakchott ont mis à exécution une décision prise en début d’année qui rend obligatoire la détention d’une carte de séjour, carte pour laquelle il faut payer une taxe annuelle de 50.000 francs CFA.
Le gouvernement mauritanien a notifié cette mesure à toutes les missions diplomatiques et consulaires accréditées à Nouakchott depuis le mois de février dernier.
Le processus d’application s’est accentué la semaine dernière avec des rafles et des expulsions des personnes en situation irrégulière. Les ressortissants de plusieurs pays de la sous-région, dont le Mali, sont touchés, d’où une forte mobilisation devant la chancellerie malienne.
Le chargé d’affaire de l’ambassade du Mali à Nouakchott s’est dit préoccupé par cette situation. « Nous avons rencontré il y a à peine une semaine le ministre des Affaires étrangères, nous explique Dicko Aboubacar. Nous avons dit au ministre des Affaires étrangères que la façon dont les Maliens sont traités aujourd’hui ne reflète pas la qualité des relations séculaires qui unissent le Mali et la Mauritanie. »
Le diplomate malien espère que les assurances données par le ministre mauritanien des Affaires étrangères se concrétiseront bientôt. « Le ministre nous a dit que les Maliens ne peuvent être traités ici qu’avec dignité. Nous avons dit que ce que nous constatons sur le terrain c’est qu’il y a des rafles massives, ce qui est contraire à toutes les conventions », regrette Dicko Aboubacar.
Contacté par RFI, un responsable au ministère mauritanien de l’Intérieur rappelle que la mesure vise à maîtriser les flux migratoires et qu’elle répond à un impératif de sécurité.
RFI