L’organe stratégique du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) a désormais un nouveau président. À 64 ans, Chérif Ousmane Madani Haïdara a été élu, ce dimanche, à Bamako, lors d’un congrès de l’instance, à la tête d’un nouveau bureau, à la place de l’influent imam Mamoud Dicko, président sortant qui, compte tenu des statuts du Haut Conseil, ne pouvait plus se présenter. Mais, à peine installé, la légitimité du nouveau bureau est contestée.
Chérif Ousmane Madani Haïdara est un célèbre prêcheur malien. Il a de nombreux fidèles, notamment dans la sous-région, tous membres d’un mouvement religieux dont il est président, Ansar Dine, mais sans aucun lien avec le groupe jihadiste du nord du Mali du même nom.
Désormais, pour les cinq prochaines années, il a une seconde corde à son arc : président du Haut Conseil islamique du Mali. Après son élection, il a affirmé que l’unité de tous les musulmans du pays sera sa priorité.
Pas représentatif
Mais déjà, celui qu’il a remplacé, l’imam Dicko, et ses partisans, conteste la légitimité du nouveau bureau du Haut Conseil islamique du Mali. À l’image d’Issa Kaou Djim, porte-parole du président sortant de l’institution : « On ne peut pas faire vraiment une structure religieuse faîtière sans que le leadership de l’imam Dicko soit représentatif. Il n’a pas la légitimité de nous engager. »
Pour trouver une solution, il interpelle le gouvernement malien : « Ce qu’il faut, c’est une volonté politique au sommet de l’État. Les religions ont toujours servi, soit à accompagner le pouvoir, soit à déstabiliser le pouvoir. C’est de cette logique dont nous devons sortir. Aujourd’hui, je pense qu’il faut un statut pour les religieux. »
Et s’ils n’obtiennent pas satisfaction, les deux influents leaders religieux pourraient créer ensemble un autre mouvement.
Publié le 22-04-2019