Pour la première fois depuis 2006, les Mauritaniens votaient hier samedi 23 novembre pour élire leurs 147 députés et 218 maires. Parmi les enjeux de ces élections, la participation, la répartition des voix du côté des soutiens du pouvoir qui présentent de nombreux partis, mais aussi le nouvel équilibre des forces d’opposition qui sortira du scrutin, boycotté par 10 des 11 partis de la Coordination de l’opposition démocratique (COD). Plusieurs autres partis se sont plaints, hier, d’irrégularités.
A 22h30, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) estimait que le taux de participation dépassait les 50%. Un chiffre provisoire car les informations prenaient du temps à remonter des bureaux de vote, expliquait un responsable. En effet dans certains bureaux, le scrutin a été prolongé de plus de deux heures. De nombreux électeurs s’étant mobilisés en fin d’après-midi, à 19 heures ils étaient encore nombreux à faire la queue. Or, tout électeur présent avant la fermeture officielle doit pouvoir voter.
Création d’une commission de recensement des anomalies
Dans la soirée, cinq partis d’opposition participant au scrutin, dont l’Alliance populaire progressiste (APP) de Messaoud Ould Boulkheir, Al-Wiam de l’ancien président Maaouiya Ould Taya et le parti islamiste Tawassoul ont annoncé la création d’une commission chargée de recenser les anomalies du scrutin et de se concerter sur d’éventuels recours.
Plus tôt dans la journée, l’APP et Tawassoul avaient dénoncé plusieurs irrégularités alléguant notamment que des citoyens, pourtant détenteurs de cartes d’électeur, n’auraient pas pu voter faute d’être inscrits sur les listes électorales. Les deux partis ont cité le cas du quartier d’El Mina, dans la capitale Nouakchott, où environ 600 personnes auraient ainsi été privées de scrutin. Accusée d’incompétence, la Céni n’a pas souhaité répondre.