Sous la houlette d’un Bakary Sako étincellent, la sélection nationale a déroulé face aux Etalons du Faso battus par le score sans appel de 4-1, vendredi dernier au stade de l’Aube de Troyes en France
Emmenés par un excellent Bakary Sako (deux buts et autant de passes décisives), les «Aigles» ont régalé les supporters en s’imposant largement 4-1 en amical face aux Etalons du Burkina Faso, vendredi dernier à Troyes en France. Les quatre réalisations de la sélection nationale portent les signatures de Bakary Sako (7è et 18è min s.p), Modibo Maïga (52è min) et Molla Wagué (67è min). L’unique but du Burkina Faso a été marqué par Aristide Bancé (21è min). Les protégés du coach Alain Giresse qui avaient menacé de boycotter la rencontre pour une affaire de primes non payées, ont copieusement dominé leurs adversaires et émerveillé les téléspectateurs de TV5 par leur prestation. Certes, il s’agissait d’un match de préparation, mais malgré tout il faut avouer que la sélection a livré une très belle partie, vendredi au stade de l’Aube face aux Etalons du Faso. Elle a largement dominé les débats face aux vice-champions d’Afrique 2013, laissant entrevoir également une grande marge de progression tant sur le plan collectif que sur le plan individuel. En tout cas, le visage montré par le capitaine Adama Tamboura et ses coéquipiers était nettement supérieur à celui de leur dernière sortie contre les Ecureuils du Bénin. Il y a également le score ,4-1 : il faut remonter au 13 octobre 2012 pour trouver traces d’une telle performance des Aigles (4-1 contre le Botswana en éliminatoires de la CAN, aller 3-0 à Bamako).
L’incertitude a plané sur la tenue cette rencontre Mali-Burkina Faso jusqu’au dernier moment. Selon plusieurs sources concordantes, c’est seulement vendredi dans l’après-midi que les Aigles ont levé leur mot d’ordre de grève et accepté de quitter Paris, direction Troyes. “Un match international entre deux pays africains, c’était une première au stade de l’Aube à Troyes vendredi soir, et ce baptême du feu a bien failli ne pas avoir lieu. À midi, au moment de quitter Paris où ils s’étaient posés, les Aigles maliens n’étaient plus décidés à quitter le nid, rapporte un confrère français. Une menace de grève qui avait pour origine le paiement de primes. À l’évidence, un terrain d’entente a été trouvé en milieu d’après-midi, puisqu’à 16h 15, les Maliens levaient le camp, direction Troyes», ajoute le journal. “Des atermoiements qui ont retardé de 40 minutes le coup d’envoi de ce match (les deux équipes sont arrivées à 19h 30 et 20h, 17h 30 et 18h GMT), mais, une fois sur la pelouse, les Aigles ont très vite pris leur envol dans une enceinte du stade de l’Aube acquise à leur cause”, indique le même confrère.
Jeudi, soit 24h avant le coup d’envoi de la rencontre, le ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo avait assuré que les primes de la sélection nationale seraient payées vendredi matin. Quelques heures après la rencontre du ministre des Sports avec la presse, une délégation avait quitté Bamako pour Paris, avec dans ses valises, l’argent des protégés d’Alain Giresse. Selon une source proche du Département de tutelle, dès son arrivée à Paris, le chef de la délégation s’est rendu directement à l’hôtel de l’Equipe nationale pour payer les primes des joueurs. Dès lors, rien ne s’opposait à la tenue du match puisque la principale revendication du capitaine Adama Tamboura et de ses coéquipiers était le paiement de la prime de la rencontre Bénin-Mali (un million de F cfa par joueur), comptant pour la 2è journée des éliminatoires de la CAN 2017 (6 septembre à Cotonou, 1-1). Certes, dans leur communiqué, les Aigles avaient également pointé du doigt le manque d’équipements et la “dégradation de la situation autour de la sélection”. Mais en réalité le malentendu tournait autour des primes non payées et seul le paiement de ces primes pouvait décanter la situation. Le ministère des Sports a vite compris ce qui se cachait derrière l’ultimatum des Aigles d’où sa décision de dépêcher des émissaires à Paris.
L’affaire a suscité beaucoup de commentaires dans un monde du football malien ébranlé par la crise la plus grave de son histoire depuis janvier et la majorité des supporters ont mal accueilli la menace des Aigles de boycotter le match pour une affaire de primes. Tous les sportifs de haut niveau qui défendent les couleurs nationales sur l’échiquier international méritent respect et ont le droit de réclamer des primes conformément à l’Arrêté ministériel N°2015-1423/MS-MEF-SG du 22 mai 2015. Mais le capitaine Adama Tamboura et ses coéquipiers avaient-ils besoin d’adresser cet ultimatum aux instances sportives du pays pour réclamer leur droit ? Certainement pas, surtout quand on sait qu’il s’agissait d’un simple match amical et que l’Etat avait, selon le ministre des Sports, informé les joueurs des dispositions prises pour leur permettre de passer à la caisse vendredi matin, soit quelques heures avant le coup d’envoi de la rencontre. On n’apprendra rien aux protégés d’Alain Giresse en leur disant que porter le maillot national est un honneur qui exige également des devoirs. Le football étant la discipline reine et la sélection nationale sénior une vitrine pour les autres sélections, toutes disciplines confondues, tout acte pouvant ternir l’image du pays doit être évité par les joueurs.
Une fois encore, ce qui s’est passé vendredi dernier est regrettable et n’honore pas notre football. Le capitaine Adama Tamboura et ses coéquipiers doivent retenir la leçon une bonne fois pour toutes au risque de provoquer un désamour avec le public.
S. B. TOUNKARA

Vendredi 9 octobre à Troyes (France)
Mali-Burkina Faso : 4-1
Buts de Bakary Sako (7è et 18è min s.p), Modibo Maïga (52è min), Molla Wagué (67è min) pour le Mali; Aristide Bancé (21è min) pour le Burkina Faso.
L’équipe du Mali : Oumar Sissoko, Adama Tamboura (cap), Molla Wagué, Ousseynou Cissé, Hamary Traoré, Adama Traoré, Tongo Ahmed Doumbia, Yacouba Sylla, Bakary Sako, Abdoulaye Diaby et Moussa Maréga.
Ont été intégrés : Modibo Maïga, Mamoutou N’Diaye, Sambou Yattabaré, Cheick Fantamady Diarra, Youssouf Koné, Ousmane Coulibaly, Birama Touré.
Entraîneur : Alain Giresse.

source : Essor