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Massacre au centre du Mali:. Que fait (donc) la Minusma pour protéger les populations civiles ?

Au moment où plusieurs localités du Centre du Mali sont la cible d’attaques avec un nombre important de victimes civiles, l’opinion s’interroge sur la présence des troupes onusiennes dans le pays, sous la bannière de la Minusma. La protection des populations est-elle ou non dans le mandat de cette mission déployée au Mali ?
Les villages dans la région de Mopti font l’objet d’attaques récurrentes par des éléments non identifiés. Que fait la Minusma pour arrêter ces genres de situations ? Une question qui taraude beaucoup d’esprit.

En effet, depuis le début des tueries en masse dans la région de Mopti, l’absence des forces onusiennes a fait débat un moment. Après la mise en place du PSIRC (Plan de sécurisation intégrée des régions du Centre), la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a déployé des casques bleus dans le Centre pour accompagner le gouvernement dans la sécurisation des régions.
Mais le déploiement des forces onusiennes au Centre n’arrive pas à être effectif en raison du fait que sa présence semble rejetée par des populations. En Effet, depuis quelques semaines, il y a une forte montée des mécontentements au sein des populations dans les cercles de Bandiagara, Bankass et Koro à l’encontre des forces de la mission des Nations unies. A la base de ces mécontentements, se trouvent des rumeurs faisant état d’une implication de la force dans les différentes attaques des localités du plateau dogon.
Entre les deux parties (population et MINUSMA), les rapports sont tendus. En effet, la population accuse la Minusma d’inertie. Aussi, en début d’année, une mission de patrouille de la MINUSMA a été obligée de rebrousser chemin, consécutive à une forte mobilisation de la population de Bandiagara en colère contre la Mission.
La scène filmée par des manifestants a fait le tour des réseaux sociaux. Dans la vidéo, des jeunes laissent éclater leur colère contre la Mission onusienne.
« On ne veut plus de la présence de la MINUSMA dans notre localité. Les gens sont tués malgré la présence de cette force », déploraient des jeunes qui estimaient ainsi que la Mission onusienne ne sert pas leur protection.

Un mandat qui pose question !
En juin dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé le mandat de la Minusma d’un an en votant la résolution 2 480, qui fait de la protection des civils dans le centre du Mali la deuxième priorité de la mission, après la mise en œuvre des accords de paix d’Alger.
: «La Minusma n’est pas là pour remplacer les autorités locales, relativise la cheffe du bureau de Mopti, Fatou Dieng Thiam : « Ce n’est pas elle qui va poursuivre les voleurs de bétail. Ce n’est pas dans notre mandat. Nous ne sommes pas là pour nous battre, mais pour faire en sorte qu’il y ait un environnement sécurisé.». Celui-ci tente de se construire à grand renfort de patrouilles, de survols, de formation des forces de défense et de sécurité maliennes, ou encore de réhabilitation de camps militaires et de prisons.
Ce nouveau mandat ne s’est pas accompagné de moyens supplémentaires, C’est toute l’ambiguïté du mandat de la Minusma. Renouvelé fin juin pour une année supplémentaire, il confère aux casques bleus la mission de rétablir l’autorité de l’Etat et de protéger les civils, mais ne leur permet de faire usage de la force qu’en cas de légitime défense. La force ne peut ainsi se servir de ses armes que pour se protéger elle-même, et non pour couvrir des civils attaqués. Sauf s’ils prennent en flagrant délit des assaillants, fait extrêmement rare dans la région de Mopti, territoire de 79 000 km2, seulement couvert par 3 000 agents onusiens.
Sur le papier, le renouvellement de la Minusma a mis l’accent sur le centre du pays. Mais sur le terrain, les changements sont moindres. Le budget, de plus d’un milliard de dollars pour l’exercice 2017-2018, n’a pas augmenté. Les effectifs non plus : 16 000 personnes pour tout le Mali.
A Mopti, Fatou Thiam, relativise : « Nous n’avons pas assez de troupes pour être partout à la fois. (…) Mais nos patrouilles ont quand même facilité l’accès aux foires, aux marchés et permis aux populations de vaquer à certaines occupations. (…) La protection des civils incombe en premier lieu aux autorités nationales. Nous, nous venons en appui. Etre partie au conflit, ce n’est pas le rôle de la Minusma. Nous ne sommes pas là pour nous battre ».
Mémé Sanogo

Source: Journal l’Aube-Mali

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