Décidément la transition malienne aura été minée de scandales généralement aux relents d’affairisme, mensonges, concussion, délit d’initié et conflit d’intérêt. Après la sulfureuse affaire de l’attribution définitive mais scandaleuse de la troisième licence de la téléphonie globale à la société Alpha Télécom Mali SA (Atel-SA), voilà que le gouvernement de Diango Cissoko est rattrapé par une autre affaire pestilentielle en l’occurrence le marché de véhicules de l’armée de l’Agence malienne de régulation des télécommunications/tic et poste (Amrtp) à travers le Fonds d’accès universel pour 8,9 milliards FCFA. Et malheureusement pour notre transition, à chaque fois, le coup est parti de la Primature.
Comme si le scandale précédent ne suffisait pas pour ternir l’image d’un gouvernement transitoire et d’un Premier ministre (Diango Cissoko) donné pour saint, une autre sale affaire est venue s’ajouter aux casseroles de la transition. L’affaire du marché de véhicules de l’armée de l’Agence malienne de régulation des télécommunications/tic et poste (Amrtp) à travers le Fonds d’accès universel pour 8,9 milliards FCFA destiné à l’achat de 200 pick-up, 20 camions citernes de 18 et 33 m3 pour le transport d’eau et de carburant, de 10 ambulances pour l’évacuation des militaires blessés vers les hôpitaux et l’achat de carburant et de vivres pour l’armée. Là aussi tout part de la primature où le Premier ministre, Diango Cissoko, a décidé d’annuler le marché lors d’un conseil de ministres par le fait qu’il n’a pas été préalablement saisi de la question avant ce jour. Selon lui, c’est de retour d’une tournée qui l’a conduit notamment à Bruxelles et à Paris, il découvre dans l’ordre du jour du Conseil des ministres, qui se tient ce jour-là, un projet relatif à l’approbation d’un marché de 6,254 milliards F CFA destiné à l’achat de 200 véhicules tout terrain pour l’armée. Le dossier avait pourtant été introduit –comme il se doit – par le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly. Ledit marché ayant été négocié, principalement par l’AMRTP avec un opérateur économique – vendeur de véhicules – bien connu de la place. Le marché global – en y ajoutant les 20 camions citernes et les 10 ambulances – faisait en tout 8,9 milliards F CFA. Tout cela avait été approuvé, suite aux négociations qui ont été menées entre le régulateur, l’AMRTP, les représentants du ministère des Finances et l’opérateur économique qui s’était engagé à fournir lesdits véhicules dans un délai maximum de 35 jours. Et Diango d’accuser : « Le Régulateur n’a pas vocation à passer un marché pour l’armée. Ce n’est pas dans ses attributions….Cela revient au ministre des Finances et à celui chargé de la Défense ». De ce fait, ordre est donné au Directeur général de l’AMRTP, Dr Choguel Kokalla Maïga, de virer le montant destiné à l’ensemble du marché – soit 8,9 milliards F CFA – sur un compte spécial sous la responsabilité du ministre des Finances. Chose que Choguel aurait refusé, préférant mettre les fonds en question dans des comptes ad hoc au niveau de deux banques de la place. Voilà ce qui est officiel, mais officieusement, on apprend qu’en réalité c’est une question de conflit d’intérêts autour du dossier. En réalité, le PM aurait voulu gérer le business avec la fille de Kagnassy, Fati et son fils Amara. Ce dernier aurait à son actif, selon nos sources, une dizaine de porte-chars pour transporter véhicules et autres engins et devrait se charger du volet de transport des véhicules en question. C’est après avoir échoué dans cette tentative qu’il se serait mis dans tous ses états et a décidé de bloquer le marché en question.
Abdoulaye Diakité