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Marche des partisans de Dicko le 13 octobre: la voix de Mahmoud DICKO est-elle encore audible ?

Dans une publication sur sa page Facebook, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahoumoud Dicko (CMAS) annonce l’organisation d’une marche pacifique et patriotique», le vendredi 13 octobre 2023 à Bamako, pour demander «la mise en place d’une ‘’transition civile’’. Ainsi, après avoir dénoncé en vain le projet de nouvelle constitution, finalement adopté par une écrasante majorité des votants, et dénoncé le report des élections, l’imam DICKO et ses partisans veulent désormais investir la rue pour se faire entendre. Il reste à savoir si les Maliens sortiront massivement pour répondre à l’appel du guide religieux qui a fait sortir des milliers de manifestants contre le régime de feu Président Ibrahim Boubacar KEITA en 2020.

Au moment où la CMAS annonce l’organisation d’une marche, le vendredi 13 mars, pour demander la mise en place d’une transition civile, des sources affirment que le Collectif pour la défense des militaires (CDM) se prépare également pour un grand rassemblement le même jour.
Dans un message qui fait le tour des réseaux sociaux, la CMAS de l’imam Mahmoud DICKO lance un appel vibrant à ses militants et sympathisants ainsi qu’à l’ensemble du Peuple malien, à une grande mobilisation historique et sans précédent pour participer massivement au Rassemblement du vendredi 13 Octobre 2023 à 14 heures, sur le Boulevard de l’Indépendance.
« La CMAS fidèle à son idéal politique ‘’Par Nous, Nous Pouvons !’’, prendra toute sa place dans ce gigantesque rassemblement qui fera date au Mali pour la refondation de la Démocratie et de la République et sauver notre Nation chèrement bâtie par nos illustres prédécesseurs. Tous, nous devons être sur le champ de l’honneur pour préserver notre démocratie durement acquise dans le sang. C’est un devoir de génération car nous avons l’obligation de léguer à nos cadets et à nos enfants un Mali entier, uni et prospère, un Mali qui offre des opportunités à tous ses fils, sans exclusion », appelle la CMAS.
Décidément, l’imam Mahmoud DICKO et ses partisans ne démordent pas dans leurs actions contre les autorités de la transition.
Après s’être opposé au projet de nouvelle constitution et condamné à plusieurs reprises la décision du report des élections, qu’elle juge unilatérale, la Coordination des mouvements et associations et sympathisants de soutien à l’imam Mamoud Dicko décide de mobiliser ses militants et sympathisants pour la tenue d’actions concrètes.
C’est dans cette ordre d’idée que la CMAS a décidé d’organiser «une marche pacifique et patriotique», le vendredi 13 octobre 2023 à Bamako, pour exiger «la mise en place d’une ‘’transition civile».
Compte tenu de la situation d’insécurité que traverse le pays actuellement, cette marche sera-t-elle autorisée par les autorités ?
Au cas où elle sera interdite, les partisans de l’imam DICKO s’entêteront-ils à marcher ? Que pourrait-il arrivé en cas de forcing ? Sont autant de questions qui taraudent les esprits depuis l’annonce de ce grand rassemblement.
Pour rappel, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud DICKO (CMAS), membre influent du M5-RFP qui est à la base de la chute du régime d’IBK ne regarde pas dans la même direction que les autorités de la transition depuis la rectification de la transition en mai 2021.
Alors que ces autorités, avec à leur tête les cinq colonels, ont parachevé, le 18 août 2020, le combat du peuple mené par le M5-RFP. Pour manifester leur désaccord avec la transition, l’imam DICKO et ses alliés ont rejeté le projet de la nouvelle constitution, tout en remettant en cause la légitimité des autorités de la transition de conduire le processus de refondation du Mali.
« Nous avons demandé au Président de la transition de renoncer à son projet d’élaboration d’une nouvelle constitution et on se fonde sur deux points essentiels à savoir, dans le droit positif actuel au Mali, il n’y a pas des dispositions qui donnent compétence au Président de la Transition de pouvoir initier l’élaboration de la constitution. Le deuxième point, on a vu qu’actuellement, il y a beaucoup de problèmes qui ne datent pas d’aujourd’hui », avait soutenu le coordinateur général de la CMA à la veille du vote référendaire.
« Nous pensons qu’aujourd’hui avec une nouvelle constitution, ça ne changera rien à ces problèmes. Nous pensons que les solutions se trouvent ailleurs et pas dans la constitution. Donc le moment n’est pas opportun pour aller à l’élaboration d’une nouvelle constitution », avait déclaré Youssouf Daba DIAWARA.
La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) a déposé plusieurs requêtes en annulation du scrutin référendaire devant le Conseil constitutionnel pour dénoncer ce vote.
Quelques jours après l’adoption de la nouvelle Constitution, les autorités ont retiré le passeport diplomatique de l’imam Mahmoud DICKO. Cette décision des autorités avait suscité beaucoup de réactions au sein des partisans de l’imam DICKO et a ravisé la guerre ouverte entre les deux parties.
Lors d’une de ses sorties médiatiques, l’imam Mahmoud DICKO a tiré à boulets rouges sur le régime d’Assimi GOÏTA qu’il accuse d’avoir confisqué la souveraineté populaire.
À l’occasion d’un meeting organisé par la Ligue malienne des imams (Limama), Mahmoud DICKO a accusé les autorités de la transition de ‘’bâillonner’’ le peuple.
«Je ne collabore jamais avec des gens qui ont confisqué la lutte du peuple et qui sont en train de bâillonner ce même peuple… Dans notre pays aujourd’hui, peut-on parler de justice, de démocratie, de Droits de l’homme ? », s’est insurgé l’imam.
Ce n’est pas tout, Mahmoud DICKO a aussi dénoncé ce qu’il qualifie de pratiques ‘’de népotisme, de clientélisme et de corruption’’ qui, d’après lui, ont toujours pignon sur rue dans notre pays.
Il reste à savoir si ce grand rassemblement aura lieu compte tenu de la situation sécuritaire que traverse le pays.
Au cas où elle aura lieu, le grand défi à relever par l’imam DICKO et ses partisans sera la grande mobilisation des manifestants.
En tout cas, entre 2020 et 2023, les citoyens qui répondaient toujours présents aux appels du M5-RFP et de son autorité morale ont compris beaucoup de choses. Et il faudrait que le guide religieux avance des arguments convaincants pour mobiliser les Maliens dont les préoccupations essentielles ont pour noms la Sécurité, la lutte contre la vie chère et non la mise en place d’une transition civile.

PAR MODIBO KONE

Source : Info Matin

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