Des manuscrits dans une bibliothèque de Tombouctou, le 1er juillet 2012. | AFP
Rejetés par les Maliens et la communauté internationale dans sa frange responsable, les responsables du Mouvement national pour la libération de l’Azawad ne cessent de multiplier des opérations de charme pour être fréquentables. La dernière mise en scène est la saisie sur des éléments du Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest de trois cantines remplies des manuscrits de Tombouctou.
Pour avoir froidement assassiné les militaires maliens, tué les populations civiles, pillé, détruit et incendié les infrastructures de base des villes qu’il a temporairement occupées avant d’en être chassé par les djihadistes, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) est dans la ligne de mire de tous les Maliens, épris de paix et de justice. Dès lors, il est devenu l’ennemi numéro un à abattre. Même son de cloche du côté de la communauté internationale.
Le MNLA est considéré comme une organisation terroriste pour avoir collaboré avec Al- Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dont les membres sont activement recherchés par la justice internationale. Ce qui fait que tous les moyens sont bons pour les dirigeants du MNLA de se rapprocher, d’une part, de leurs compatriotes, et d’autre part, de l’opinion internationale afin de renter dans les rangs. Mais la manœuvre ne semble pas encore portée son fruit.
La France a dû s’en rendre compte de la supercherie de bandits du MNLA lorsqu’il a déclaré avoir capturé au cours d’un combat de grosses pointures de la nébuleuse terroriste, AQMI. Jusqu’à présent ces hommes demeurent sans visage, sans nom. Sinon pour qui connait le MNLA, les images de cette prise allaient faire le tour des grandes chaînes de télévision françaises. Ce coup médiatique des séparatistes de Kidal n’a pas porté les fruits escomptés comme aux premières heures du déclenchement de la rébellion dont ils ont été accompagnés par les médias français dans leur sale besogne de détruire notre pays.
S’il cela s’avérait vrai, la France allait privilégier les assassins du MNLA au profit des militaires tchadiens dans sa traque contre les djihadistes dans les grottes de Tegharghar. Dommage pour les menteurs, les narcotrafiquants recyclés en hommes de paix. Avec ce mouvement, la France sait désormais à quoi s’en tenir. Car la cote de popularité du mouvement séparatiste est au plus bas.
Ayant lamentablement échoué de se refaire une santé politique auprès de la France qui l’a armé pour attaquer notre pays, le MNLA se dit que le moment serait peut être venu pour gagner le cœur de leurs frères et sœurs maliens. Sachant bien que les Maliens sont hostiles à toutes négociations avec les bandits séparatistes, ils ont fait croire à l’opinion internationale qu’ils ont saisi des cantines remplies des manuscrits de Tombouctou sur les éléments du Mouvement de l’unité pour le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Encore au cours d’un combat à la frontière algérienne.
Question : comment le MUJAO peut se procurer des manuscrits de Tombouctou qui n’était pas sa base ?
De la date de cette fameuse récupération des manuscrits à nous jours, silence radio du côté de Kidal. Certes, l’attachement des Maliens et de la communauté internationale à ces manuscrits n’est plus à démonter. Mais de là, à franchir le pas pour dérouler le tapis rouge devant eux, nous sommes sûrs qu’aucun Malien n’est prêt à faire ce sacrifice.
Après des années de favoritisme, personne ne tombera dans leur piège. Le mieux pour eux, est de reconnaître leur crime contre le peuple malien en demandant publiquement le pardon.
Yoro SOW
Source: Inter de Bamako