La manifestation d’aujourd’hui sera inédite et sera inscrite dans les annales de l’histoire », a averti l’Imam Mahmoud Dicko face à la presse hier. Dans un discours teinté de vengeance mais de colère pas comme les autres jours, il est resté très renfrogné. Il avait une autre allure. L’homme a ouvert et fermé la conférence sans qu’un des membres du M5-RFP ne « bronche » comme ils en ont l’habitude à chaque rencontre.
En variable patron comme son rôle au sein de ce regroupement M5-RFP, hétéroclite composé de politiques, religieux et des membres de la société civile, le très respecté, éclairé et Cheick, Imam Mahmoud Dicko a fait son « numéro » à la manière d’une pop star américaine.
En effet, au lendemain de la fête de Tabaski, plusieurs interrogations étaient sur les lèvres des Maliens mais aussi des observateurs de la scène politique malienne : le M5-RFP non seulement est à l’agonie mais aussi divisé. D’une part l’imam Dicko et sa CMAS et de l’autre les leaders du M5-RFP. En témoignent les propos de Cheick Oumar Sissoko à l’endroit d’Issa Kaou N’ Djim. La conférence de presse animée le dimanche dernier a été pour une des rares fois évasive et peinte de vengeance, de haine.
En réalité les propos de l’Imam Mahmoud Dicko, chef de la contestation et autorité morale du M5-RFP n’a pas surpris que les Maliens mais surtout ses collaborateurs directs du M5-RFP qui n’ont pas compris ce volteface de celui qui refusait le départ d’IBK. Il n’avait pas appelé à la manifestation le 10 juillet dernier quand le pays était plongé dans une violence. Par contre, à la veille, il avait bien annoncé sur France 24 qu’il n’était pas un va-t’en guerre et que son âge et son rôle d’imam ne lui permettaient pas de faire certaines choses. Et la suite on la connait avec mort d’hommes et saccages des biens publics et privés.
Notons que la semaine dernière, l’Imam a fait une retraite chez lui. Après son retour de cette retraite, l’imam a pris résolument la décision de passer un message pour galvaniser la population pour la manifestation de mardi 11 août à la « Place de l’Indépendance ». Il a invité les militants à la « mobilisation générale ». A partir de midi, les boutiques devraient être fermées. Le Mouvement du 5 juin veut, à travers ce nouveau rassemblement, obtenir « la démission du président IBK et de son régime ». Cet appel à la manifestation est lancé alors que la nouvelle Cour constitutionnelle vient d’être remembrée, conformément à la demande de la CEDEAO lors de son Sommet extraordinaire consacré à la crise malienne.
LES RAISONS DE SON IRRITATION
Il convient de souligner que (…)
KADOASSO I.
Source: NOUVEL HORIZON