Le calme est revenu à Kayes ce jeudi, après deux jours intenses d’échauffourée. Selon un communiqué du gouvernement, publié le mardi 12 Mai, le bilan de ces manifestations fait état de 3 morts, des blessés et d’importants dégâts matériels. Les sources locales indiquent qu’un des blessés a succombé plus tard. Ce qui porte à quatre le nombre total des personnes décédées. Ces victimes, toutes jeunes, ont entre 12 et 30 ans. Selon le Procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance de Kayes, une enquête est déjà ouverte pour faire la lumière sur les crimes commis.
Malgré les appels à la retenue, des jeunes très remontés s’en sont pris au bâtiment public comme la préfecture, le Conseil de cercle et le commissariat du 2ème arrondissement de la ville. Une réunion de crise sur la situation à Kayes a également eu lieu au Palais de Koulouba. Le Premier ministre, Boubou Cissé, le ministre de la Sécurité, Salif Traoré, le nouveau président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, ainsi que des députés de Kayes ont échangé avec le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui a exprimé sa « compassion » aux familles endeuillées. Le ministre de la sécurité, dépêché sur les lieux le mercredi, suivi par une délégation des députés élus, a pu se rendre compte de la détermination des manifestants qui l’ont obligé à changer ses plans de visite de la ville.
Vu la situation sociale très tendue dans le pays, après la proclamation définitive des législatives de 2020, les autorités du pays doivent savoir anticiper de telle situation, qui risque de mettre en mal la cohésion sociale. Toute chose qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour le pays. Avec la crise sécuritaire, sanitaire et sociale auxquelles le pays doit faire face, il n’est pas judicieux d’en rajouter en créant un autre front de mécontentement à Kayes. Il faut rappeler que ces affrontements entre la population et la police sont intervenus après l’assassinat d’un jeune motocycliste de 18 ans par un policier.
Paul Y. N’GUESSAN
Souce: Bamakonews