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Maman Zakara : Il faut se servir de notre première ressource : le soleil

Fatalistes, passez votre chemin. Maman Zakara n’est pas du genre à se laisser envahir par un pessimisme désarmant. «Il y a des solutions pour lutter contre le changement climatique, et pour nous, cela passe par notre première ressource : le soleil.» Chargé de programme au Mali Folkecenter, une ONG dont la grande sœur, danoise, promeut des énergies renouvelables à travers le monde, il raconte «comment l’accès à l’énergie permet de lutter contre la pauvreté, la déforestation, et le réchauffement».

Maman Zakara

Un défi de taille : à l’instar de l’Afrique de l’Ouest, moins de 20 % des Maliens ont accès à l’électricité.
Ce titulaire d’un troisième cycle en écologie appliquée multiplie donc les microprojets. Comme le développement de «boutiques énergétiques», qui fournissent du courant dans une dizaine de communautés rurales. «On met en place des kits solaires qui alimentent des lanternes, servent à charger les batteries de portables, ou nourrissent des fours solaires.» Un modèle axé sur la microfinance. Anecdotique ? «Non, plaide-t-il. L’idée, c’est de s’adapter.» Et grâce à différents relais d’ONG, telle Action Aid, ou d’institutions, comme la Banque mondiale, les projets prennent de l’ampleur. «Elle nous aide à développer des systèmes hybrides dans plus de 30 communautés, où le solaire vient en appui à des centrales qui fonctionnent au diesel.»

Résultat : des soudeurs ont enfin de l’électricité en continu. Des coopératives développent la culture du beurre de karité. Des petits vendeurs proposent de l’eau fraîche le long des routes. Hybrider les systèmes, c’est aussi«des fours améliorés, en métal noir, qui captent le soleil et consomment moins de charbon». Ou simplement coupler riziculture et pisciculture pour économiser l’eau. Produire de l’électricité avec un biocarburant à partir d’huile de jatropha ? Une culture éreintée par des ONG, car elle encouragerait l’accaparement des terres. «Sauf qu’ici, le projet est hyperlocal et ne concurrence pas les terres destinées à nourrir la population», dit-il. Et d’ajouter : «Le climat est au cœur de nos vies. Les gens disent : “Le temps change, trouvons des solutions.”»

Christian LOSSON

Source : Libération

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