C’est en ces termes que le président du Conseil national du patronat malien a qualifié le président de la Cour suprême. C’était vendredi dernier lors d’une conférence-débat organisée à Bamako sur le ‘’Rôle du secteur privé dans la lutte contre la corruption’’.
Cette déclaration corrobore les propos qu’il a tenus il ya quelques jours sur une radio internationale où il affirmait que «1600 fonctionnaires ont pris le Mali en otage et qu’il préfère être en face d’Amadou Koufa que d’être devant ces fonctionnaires malpropres».
Ce qui semble important à souligner ici c’est que cette déclaration de Mamadou Sinsy Coulibaly, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) laisse entrevoir qu’il y a anguille sous roche. Cela semble exact quand on sait que l’homme auquel il s’attaque n’est pas n’importe qui. Non seulement Tapily est un homme de droit mais aussi en sa qualité de président de la Cour suprême, c’est bien devant lui que prête serment le président de la République.
Aussi, il faut signaler que tout arrêt rendu par Nouhom Tapily est sans appel. Accuser directement une telle personnalité sous-entend que le président du CNPM pointe indirectement le doigt sur le président de la République lui-même parce qu’il est le garant du respect de la loi et de la marche de la République.
On se demande s’il n’y a pas de contentieux en privé entre les deux hommes. Tout compte fait, il y a matière à réflexion. Ce qui serait salutaire pour le peuple malien c’est que c’est Tapily doit s’investir à éclairer la lanterne des Maliens sur cette accusation.
On peut aussi se demander pourquoi en sa qualité de président du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly n’a pas exposé au grand jour de quoi concrètement il accuse le président de la Cour suprême.
Tout compte fait, le vin étant tiré il faut le boire. Les deux (02) hommes doivent travailler chacun de son côté à la manifestation de la vérité.
Voilà en intégralité la déclaration de Mamdou Sinsy Coulibaly devant la presse: «Je vais commencer par le premier nom de fonctionnaire le plus corrompu, le plus dangereux, un meurtrier reconnu de tous, un arnaqueur notoire, un racketeur qui a racketté nos entreprises, un individu infâme, la vertu, l’honneur et la dignité, il ne sait pas ce que c’est. C’est Monsieur le président de la Cour Suprême, Monsieur Nouhoum Tapily. C’est le plus grand danger de la République. Il faut demander le point de vue des avocats. Il a détruit le métier d’avocature dans ce pays. Il faut demander les magistrats, leur point de vue sur son comportement. Et on va le demander de partir de lui-même. S’il ne le fait pas, on a les moyens de le faire. Vous devez, vous avez obligation de m’accompagner dans cette tâche. Si j’échoue, la lutte contre la corruption va continuer encore et il ne fera pas bon vivre dans ce pays. J’accuse aussi l’Office central de lutte contre la corruption (OCLEI). Depuis qu’ils sont installés rien n’a été fait, à mes yeux. Je veux qu’ils mènent des actions à court terme. On n’a pas besoin de rapports. On veut des résultats concrets, immédiats et tout de suite. Je demande à notre représentant du secteur privé à l’OCLEI, je veux parler de Mme Nènè Traoré, votre responsabilité historique est engagée, nous vous demandons de tout faire pour nous tenir informer régulièrement des résultats de vos enquêtes.»
Fodé KEITA
Inter De Bamako