En prélude au 1er Salon international de l’artisanat du Mali dénommé SIAMA , prévu du 18 au 26 novembre nous nous sommes entretenus avec le président de l’Assemblée Permanente de la Chambre des Métiers du Mali (APCM) Mamadou Minkoro Traoré pour avoir ses impressions par rapport aux préparatifs de cet évènement. L’occasion a été bonne pour lui d’exprimer son optimiste sur la bonne tenue de cet événement.
Le Sursaut : Le ministère de l’Artisanat et du Tourisme en partenariat avec l’Assemblée Permanente de la Chambre des Métiers organise le premier Salon de l’Artisanat et des métiers. Pouvez-vous nous dire de quoi s’agit-il ?
Mamadou Minkoro Traoré : Effectivement le ministère de l’Artisanat et du Tourisme en partenariat avec l’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers du Mali, nous organisons la première édition du Salon international de l’Artisanat du Mali dénommé SIAMA donc c’est une première édition ,c’est un espace d’expression de découverte des talents cachés ,nous avons l’habitude de faire des foires mais c’est la première fois qu’on organise un Salon digne de ce nom. En fait c’est un Salon auquel nous souhaitons que tous les métiers, tous les corps de métiers, toutes les catégories et branches de l’Artisanat participent.
Qu’est ce qui est prévu lors de ce SIAMA ? (nombre d’exposants, les pays invités et les surprises)
M.M.T : Il est prévu des expositions, des démonstrations des défilés de mode et beaucoup de surprises. Donc tous les métiers vont participer, parce que vous savez, l’Artisanat est divisé en trois groupes.
Le premier groupe c’est l’artisanat de transformation ou de production. Le deuxième groupe englobe l’artisanat de services, ceux qui redent des services. Et le troisième groupe c’est l’artisanat d’arts.
Ainsi, lors de ce salon tous ces trois groupes vont exposer. Ceux qui font la production vont présenter des produits finis, ceux qui font la transformation vont présenter les produits transformés et ceux qui font des services vont faire des démonstrations dans leur domaine précis. Si je dis le service, je parle par exemple du plombier, il est dans le service aujourd’hui, comme la plomberie magnétique. Autrefois on prend le robinet on ouvre, aujourd’hui on met la main sous le robinet l’eau sort, donc aujourd’hui ça demande une formation pour être au même niveau que les autres, donc il y a des artisans plombiers qui se sont bien formés qui sont à la page qui sont vraiment au niveau de la modernité. Donc ces gens là peuvent montrer leur savoir faire. Et c’est le lieu d’échanger les cartes de visite avecles visiteurs pour dire que nous nous savions faire ça au Mali, au lieu de faire venir des étrangers d’autres pays ,donc nous souhaitons que les uns et les autres sachent que les artisans sont capables de faire beaucoup de choses avec créativité. C’est un exemple parmi tant d’autres.
L’artisanat d’art c’est la décoration qui est caractérisée par son caractère artistique, généralement beaucoup plus lié à notre culture. Les acteurs de ce secteur là aussi vont présenter des produits de décorations des Bazins, des Bogolans et tant d’autres objets d’usage. Donc tous ceux qui sont dans la décoration dans l’artisanat d’art vont exposerégalement.
Mais il y a eu des nouveaux métiers également c’est pour les taximan et les triporteurs (Katakatani) donc c’est le lieu de dire aux plus hautes autorités que ces métiers font partie des artisanats. Ensuite, au niveau de la démonstration il y’aura des vieux métiers comme les Tisserands, ils vont profiter de l’occasion pour montrer au public leurs dernières créations en la matière. Dans ce lot, il y’aura des métiers tissés et des vieux Tisserands. Ce salon sera une occasion pour eux de faire savoir comment ils souffrent pour réaliser un produit.
Parce que beaucoup de clients disent que c’est trop cher mais généralement ils ne savent pas comment on produit, donc quand ils verront la chaine de valeur ils vont se rendre compte que l’artisan ne vit pas de son produit ,c’est le lieu de montrer que nous méritons le prix que nous demandons pour nos produits ,donc nous devons vivre de nos produits ,pour cela il faut que les clients se rendent compte de l’effort gigantesque que les artisans fournissent pour réaliser certains produits.
A l’issue de ce premier Salon, quelles seront les retombées positives pour les acteurs du secteur de l’artisanat d’une part et le Mali d’autre part ?
M.M.T : d’abord les premiers retombées ce serait l’occasion que les plus hautes autorités connaissent le secteur, parce que beaucoup de gens vont découvrir beaucoup de métiers qu’ils ne connaissaient pas que c’était des métiers relevant de l’artisanat, donc ce résultat est recherché depuis longtemps. Deuxièmement, c’est la mise en relation des producteurs avec les fournisseurs et le contact entre les fournisseurs et les clients, donc beaucoup de visiteurs et exposants vont nouer des contacts, ce qui va booster la clientèle du secteur de l’artisanat. Les chiffres d’affaires vont augmenter.
Une autre retombée possible est la découverte des talents cachés. Malheureusement les clients ne savent pas tous les trésors de l’artisanat malien. Donc c’est cette mise en relation qui va donner des résultats pour augmenter l’attachement des Maliens à leur artisanat.
Ensuite vous savez depuis 2014 il y a eu une ou deux lettres de la Primature. La première lettre date du 7 mars 2014 signée par le PM Tatam Ly qui disait qu’il faut privilégier les produits des artisans maliens dans les offres, surtout des meubles de bureau. Donc nous souhaitons montrer tout notre savoir-faire lors de ce Salon pour que les plus hautes autorités disent que réellement nous méritons qu’on nous confie ces commandes. Nous avons montré des meubles de qualité, des domestiques, des meubles bureaux surtout les meubles bureaux pour montrer que nous savions bien travailler et pour qu’ils puissent nous confier les commandes publiques, tout ceux qui vont acheter les meubles asiatiques, européens et autres auront tort. Cela afin qu’ils tirent la conclusion d’avoir eu tort de commander ailleurs. Qu’ils ont le meilleur chez eux ici, c’est ça même le résultat entendu. Donc il faut que les clients se rendent compte lors de ce Salon qu’ils ont intérêt à confier les commandes à nos artisans, pour créer de l’emploi et combattre le chômage chez les artisans.
Avez-vous un appel particulier à lancer au public, artisans et acteurs du secteur des métiers ?
M.M.T : d’abord à l’endroit des artisans. Tous les métiers doivent comprendre, que le SIAMA est notre affaire.Il s’agit de ceux qui sont dans la production ou dans la formation. C’est le lieu de montrer leur savoir-faire et c’est le lieu de trouver des clients pour vendre,c’est le lieu d’échanger les cartes de visite. Mais au-delà de tous ceux-ci, je lance un appel aux mécaniciens, constructeurs métalliques et d’autres, tous ceux qui sont aux bords des routesqui pensent qu’ils n’ont pas de produits à vendre, c’est le lieu pour eux de démontrer leur savoir-faire, de montrer, aux plus hautes autorités que nous sommes les plus nombreux, qu’elles doivent nous prendre en compte, que l’artisanat doit être pris en compte dans les décisions politiques. Nous voyons des sketchs à la télé montrant des commerçants détaillants avec des rôtisseurs, des vendeurs de jus et d’autres. Tout ce monde-là, ce sont des artisans. A savoir, tous ceux qui vont dans le sens de la transformation sont des arts. Tous ceux qui sont dans le marché ne sont pas uniquement des commerçants, comme les tresseuses au marché de Médine, les tailleurs, les bijoutiers…
J’appelle tout le monde de faire une grande mobilisation pour ce salon qui s’ouvre le18 novembre. Cet événement représente la fête de l’artisanat parce que c’est la première édition. Nous devons sortir massivement montrer aux plus hautes autorités que nous sommes nombreux.
Mon deuxième appel est de demander aux exposants d’amener des produits de qualité, de montrer aux Maliens que nous savons travailler. Donc nous devons briller par la qualité et la quantité. C’est un appel que j’adresse à tous les artisans qu’ils soient prêts pour cette 1ère édition en sortant massivement le 18 novembre prochain.
Propos recueillis par Fatoumata COULIBALY
Par Le Sursaut