Suite à l’assassinat du commissaire de police de Niono, dans la région de Ségou, Issiaka Tounkara, le corps syndical de la Police, s’est en date du même jour (jeudi 19 septembre), retrouvé en plein cœur de la Direction générale de la Police nationale. Occasion pour l’adjudant de police Mamadou Koné, secrétaire aux revendications de la section UNTM/Syntade de se prononcer sur la question.
En colère et ému du drame survenu à Niono, dans la région de Ségou, le syndicaliste Mamadou Koné n’a pas caché sa colère et son ébahissement suite à l’évènement qu’il qualifie de « regrettable et lamentable ». Interrogé sur la question, il précise dès l’entame de ses propos : « Ce qui s’est passé à Niono est lamentable et regrettable, nous présentons nos condoléances les plus attristées (à la famille) du commissaire Issiaka Tounkara ». Dans ses explications, M. Koné annonce que les syndicalistes ont été, aux environs de 9H, informés par leurs militants. Une information à travers laquelle, dit-il, les syndicalistes ont appris le saccage du commissariat de police de Niono par la population révoltée. Aussitôt, poursuit-il, « nous avons informé la hiérarchie de la police qui nous rassurait qu’elle est en train de voir ce qu’il y a lieu de faire ». Mais malheureusement, avant que la hiérarchie ne trouve d’autres solutions au problème de notre confrère commissaire, Issiaka Tounkara a été « lynché » par la population, déplore-t-il.
Aux dires du secrétaire chargé des revendications de la section Untm/Syntade, le début de ce problème remonte au 28 juillet 2019. Date à laquelle, ajoute-t-il, un malentendu serait survenu entre un policier et un usager de route lors d’une opération de contrôle de vignette. Opération au cours de laquelle, l’usager ayant refusé d’obtempérer l’injonction du policier a été donc blessé par ce dernier au niveau du Tibia. Acte suite auquel, les populations en colère ont, par conséquent, demandé à ce que le commissaire quitte son poste à Niono.
Selon le syndicaliste, le commissaire était, suite à cette colère de la population, rappelé à Bamako par sa hiérarchie. « Mais je ne sais pas par quel miracle Tounkara s’est encore retrouvé à Niono », s’interroge le syndicaliste Koné. Quand il est retourné, il a ainsi été tué sinon « lynché » par la population, nous confie l’adjudant de police. « Ce qui s’est passé à Niono est lamentable et regrettable, je me demande pourquoi tant de haines envers les forces de l’ordre », s’interroge M. Koné.
Dans un communiqué, le ministère de la Sécurité avait fait le bilan de quatre véhicules incendiés, un magasin plus ledit commissariat saccagé, des armes emportées, deux morts et 22 blessés, dont un gendarme.
Notons qu’après ce drame, une descente musclée a été faite tôt le matin du vendredi 20 septembre par une unité du groupement mobile de police au cœur de la ville. De ce fait, le chef du village a été arrêté plus un de ses fils et plusieurs présumés complices. Au cours de cette descente, certains coins, dont le marché de Niono, les endroits fréquentés par les jeunes, ont fait l’objet de cible par les éléments de police. Selon certaines informations, certains habitants avaient par peur préféré ne pas sortir de chez eux pour ne pas subir des représailles policières suite à l’assassinat du commissaire. Juste après les faits, le corps du commissaire a été amené à l’hôpital du Mali. Notons que les opérations étaient en cours pour identifier les auteurs et complices afin de les traduire devant la justice.
Mamadou Diarra
Source: lepays