Depuis les gouvernements de Oumar Tatam LY et de Moussa MARA, les finances maliennes étaient sous la surveillance du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Cette surveillance n’a pas empêché une détérioration des relations avec ces institutions mondiales à cause de nombreux manquements graves à la déontologie des dépenses publiques. Ces manquements vont de l’achat d’avions surfacturé à celui des équipements militaires pour lequel la signature des contrats n’a pas respecté les procédures en cours. Tous ces achats au début de l’ère I.B.K sont taxés de surfacturations. Notons qu’à ces manquements aux procédures d’acquisition des biens, il y a le non-paiement ou la timidité dans le paiement des arriérés que le Mali devait depuis 2010 à certains bailleurs de fonds et une dette intérieure colossale.
Avec l’arrivée de Mamadou Igor DIARRA aux finances, toutes ces situations précitées ont eu des solutions. Les recettes ont atteint les objectifs fixées par les partenaires. Les dépenses ont été maîtrisées et les scandales financiers ont disparu, totalement pour laisser la place à la transparence et au professionnalisme.
Nous nous attendions à ce résultat, vu le parcours sans faute de l’homme jusque là dans sa riche carrière qui a commencé à la Banque de Développement du Mali (BDM), ensuite il devient Directeur Général de la BIM-SA qui devrait aller à une privatisation. Cette privatisation a été menée avec dextérité. Pour ses qualités exceptionnelles, le Président ATT lui a fait appel pour diriger le département de l’Energie et de l’eau.
Après cette première expérience dans le Gouvernement, il devient le Directeur Général de la Bank Of Africa, poste qu’il n’occupera qu’une année seulement avant d’être appelé encore dans le gouvernement pour gérer l’Hôtel des Finances. C’est avec son arrivée à l’Hôtel des Finances que même les « aveugles ont clair » dans les finances maliennes. Celui qui a conseillé ce manager hors pair au Président I.B.K est vraiment un spécialiste du recrutement des têtes rares en Afrique.
Il n’aurait pas pu trouver mieux encore au Mali. Sa façon de manager les finances maliennes me rappelle celle d’une autre tête Monsieur Soumaïla CISSE qui a dirigé ce département pendant six ans sous Alpha Oumar KONARE. Le succès d’Igor résulte du fait qu’il maîtrise les questions financières et les voit comme celles d’une banque qui doit faire des résultats notables sans tricher avec les partenaires.
Les traits indispensables à tout bon manager se retrouvent en lui ; à savoir l’aptitude aux relations avec ses pairs, au leadership, à la résolution des conflits, au traitement de l’information, à la prise de décision sans ambiguïté, à la bonne répartition des ressources, à l’introspection. Lorsqu’on a posé la question à Mr Peter DRUCKER, considéré comme le pape du management sur le niveau de contrôle qu’un cadre peut avoir sur son travail, voici ce qu’il a dit à ce sujet : « Le cadre a pour responsabilité de créer un tout qui est supérieur à la somme de ses parties, une entité productive dont il sort plus que la somme des ressources qu’on y a mises.
C’est l’analogie avec le chef d’orchestre qui vient de l’esprit : par ces efforts, sa vision et son leadership, des parties instrumentales individuelles qui ne sont en elles-mêmes que des bruits deviennent une totalité vivante : la Musique. Mais le chef d’orchestre dispose de la partition écrite par le compositeur : il n’est qu’un interprète. Le cadre lui est à la fois compositeur et chef d’orchestre. » Voilà qui est bien dit par M. Peter DRUCKER.
Si le gouvernement fonctionne comme un orchestre, Mamadou Igor DIARRA pourra être le compositeur et le chef d’orchestre a la fois. Certains disent que la jeunesse n’a pas comblé les espoirs d’I.B.K avec deux premiers ministres jeunes. Cela est vrai, mais il y a deux types de jeunes : ceux sans expérience avérée et ceux avec une grande expérience confirmée.
Seydou DIARRA
Source: Le Carrefour