Plus de 1,2 million d’enfants sont à risque de malnutrition aigüe, dont 309 824 de la forme sévère au niveau national et 247,088 dans les zones d’urgences. C’est là des données de la sous-direction Nutrition (SDN) de la direction générale de la Santé et l’Hygiène publique (DGSHP). Elles ont été présentées aux hommes de médias au cours d’un atelier tenu les 23 et 24 juin 2022 au siège de l’Œuvre malienne d’Aide à l’Enfance du Sahel (OMAES).
Dans une présentation assez détaillée, Mme Traoré Alima Djourthé de la sous-direction Nutrition (SDN) a rappelé que selon le Cadre intégré de classification de la malnutrition aigüe (IPC MA) conduite en janvier 2022, le nombre d’enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë a augmenté de 29% en 2021 comparé à 2020, et de 53% comparativement à l’année 2022.
Ainsi, elle estime que plus de 1,2 million d’enfants sont à risque de malnutrition aigüe, dont 309 824 de la forme sévère au niveau national et 247,088 dans les zones d’urgences. Selon Mme Traoré Alima Djourthé, à la date du 24 juin 2022, un total de 42 sur 51 cercles administratifs dans l’ensemble des régions font face à des niveaux de malnutrition sérieux (phases 3) ou critiques (phases 4), y compris des sites de déplacés internes des régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Ménaka.
« Huit (8) sur cinquante un (51) Cercles (soit 16%) sont en situation critique (Phase 4) tandis que trente-quatre (34) sont en situation sévère (Phase 3) en raison du fait d’une augmentation de la malnutrition aiguë globale (MAG) dans le centre et le nord du pays où sévissent l’insécurité ; le problème d’accès aux soins de santé et nutritionnels, à l’eau et à des systèmes d’assainissements adéquats, sans oublier les cas de déplacements de populations et de l’accroissement de l’insécurité alimentaire », a-t-elle ajouté.
Pour Mme Traoré Alima Djourthé, l’insécurité et les contraintes logistiques continuent de ralentir drastiquement l’acheminement des intrants et d’impacter le niveau de couverture de la prise en charge nutritionnelle. « Les besoins actuels pour 2022 pour la réponse nutritionnelle en urgence au Mali s’élèvent à 78 millions de dollars. Le secteur de la nutrition, qui mène des activités visant à sauver des vies, reste drastiquement sous financé, à seulement 12% (par les donateurs) à ce jour », a-t-elle souligné.
Des pistes pour changer la donne
Mme Traoré n’a pas du tout manqué de rappeler que prioritairement l’ensemble des acteurs intervenant dans la sécurité alimentaire doivent renforcer le plaidoyer pour une meilleure mobilisation des ressources afin d’améliorer la couverture de la prise en charge de la malnutrition aigüe et d’assurer une réponse holistique/intégrée et multisectorielle en faveur des plus vulnérables. Il s’agit également de renforcer le système de surveillance nutritionnelle et d’alerte précoce afin d’anticiper sur les crises nutritionnelles et y répondre à temps.
Quant à la Cellule de Coordination de la Nutrition, elle propose la mise en œuvre du plan d’action multisectoriel de nutrition (PAMN) 2021-2025. Selon Dr. Djibril Bagayoko, chef de la Cellule de Coordination de la Nutrition, ce plan d’action multisectoriel est une opportunité pour faire de la nutrition une priorité de l’engagement politique et financier au Mali.
Ousmane BALLO
Source : Ziré