Le 25 mars prochain coïncide avec la fin des 18 mois de la transition. Une transition qui avait pourtant suscité beaucoup d’espoir les premiers mois après le coup d’État du 18 août 2020. Hélas ! Le régime des colonels et ses suppôts populistes ont aujourd’hui montré leur limite dans tous les domaines. Les résultats semblent être largement en deçà des attentes.
On ne gère pas un État avec du »dabri-dabri », du mensonge et des slogans creux. Arrêtez de vous moquer de vos concitoyens ! Les Maliens ont assez souffert ! »Do kéradjadjirifassala tin saa »! Votre Mali-Koura clamé haut et fort en longueur de journée n’est qu’un mirage car on ne peut pas construire une maison neuve avec les briques abîmées d’un ancien édifice. Avec l’attaque récente du camp de Mondoro, beaucoup de maliens se sont rendus que l’insécurité est loin d’être vaincue. La lutte contre la corruption, à part l’arrestation de certains hommes politiques qui ressembleraient à des règlements politiques, est envoyée au calendres grecques. Les réformes institutionnelles et constitutionnelles sont malheureusement devenues des grosses illusions. A ceux-ci s’ajoute le manque d’inclusivité et de consensus autour des grandes décisions.
La transition est-elle en train de décevoir ?
Cette question vaut son pesant d’or. D’autant plus ce qui s’est passé à Bafoulabé, l’après-midi du week-end-dernier, dénote d’une pratique ancienne dont le Malikura n’a aucunement besoin. En effet, l’administration d’État, à travers le ministère de l’Education et la direction de l’Académie d’enseignement de Kita, a donné des instructions pour que les écoles soient fermées, afin que les élèves puissent assister au meeting populiste des thuriféraires du colonel Assimi Goïta, Président de la transition. La primauté du politique sur l’administratif, affirmée et mise en œuvre dès 1960, induit des comportements et des habitudes peu favorables à l’émergence d’une administration et d’un État de droit dignes de ce nom.
Dans de telles conditions, l’édification d’une administration impartiale et impersonnelle, au service du citoyen s’avère être une véritable gageure d’autant plus que chaque régime politique se met en place avec sa vision et sa philosophie d’une administration et que la conquête du pouvoir politique recèle en lui-même une clé de répartition des ressources nationales. La tentation est trop grande en vue de mettre l’administration au service d’objectifs politiques affichés et/ou d’intérêts peu avouables ou inavouables. Vraiment dommage !
Chaque citoyen de ce pays devra œuvrer à ce que l’école publique soit dépolitisée pour le bonheur de tous les enfants de la République. Le Mali est tombé plus bas que terre parce que nous n’avons jamais pu construire un État moderne capable de répondre aux attentes des citoyens de manière efficace, efficiente et impartiale. Le Prince du jour et ses amis utilisent l’appareil d’État pour se servir au détriment de leurs compatriotes. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes résultats.
En tout cas, depuis 18 mois l’Afrique, le reste du monde, tout le monde est débout pour aider les Maliens à sortir de la crise dont la Transition peine à trouver de remèdes. Les autorités de la Transition qui ont démontré à suffisance leur limite doivent aider nos voisins à nous aider à sortir de l’impasse. Et au regard de l’urgence qu’il y a pour le pays de sortir des sanctions que nous vivons. Il est important et urgent les autorités de la Transition remuent avec nos voisins, avec la communauté régionale qui est la Cedeao et qu’ensemble, les acteurs publics maliens avec les pouvoirs publics maliens, nous soyons en mesure de proposer un chronogramme raisonnable, réaliste, réalisable. A bon entendeur salut !
Sambou Sissoko
Source: Le Démocrate- Mali